
AU BOUT DU CONTE TU NE RESSEMBLES À PERSONNE
Influences ou imitations délibérées, c’est ainsi, que peu à peu, pourvu que la tâche soit légère mais obstinée, paradoxalement, on en vient à ne plus ressembler à personne.
Sur mon échiquier poétique, je pousse les pièces d’une identité, que seul.e.s les imbéciles croient posséder.
Quand je lis vraiment, je disparais dans l’écriture intime de celui et de celle qui me font l’amitié de m’ouvrir à leurs lettres, sans cesse portées, au-delà de toutes mes attentes.
Les enfants nés dix ans avant moi, ont été déchirés par la guerre, « l’histoire avec sa grande hache », de l’auteur de « la disparition », qui s’est servi de la littérature pour s’inventer un monde et une famille, toujours prête à le quitter. Comme une mère qui vous amène dans un train partant pour le Vercors, -sans sauts à l’élastique -, avant d’être contrainte et forcée d’embarquer dans les wagons plombés de nuit et brouillard.

LIRÉCRIRE
c’est ainsi que je sais le mieux oublier
qui je suis
pour entrer dans un monde
de fantaisies d’inventions
et de « réelles présences »
car moi aussi la vie douce et paisible
m’a une année un mois un jour
déchirée
en lançant ses flèches empoisonnées
contre celle qui était qui fut et demeure
ma moitié