TOURNÉ VERS L’INTÉRIEUR

Tourné vers l’intérieur comme vers le lointain

J’ai essayé de développer cette formule mais c’est resté à l’état de brouillon

Pourtant je la maintiens et la fait lire sur ce blog en pensant qu’il est possible qu’elle inspire d’autres que moi : une lectrice, un spectateur, adeptes d’une pensée sauvage, qui aiment devant l’énigme ne jamais renoncer

Tournés vers le lointain comme vers l’intérieur

PERSONNE NE SE DOUTE

PERSONNE NE SE DOUTE que ce texte s’écrit pour une lectrice rencontrée un jour de vent se levant au musée Paul Valéry de Sète dans la salle consacrée au maître qui mort en 1945 (quand naissait le passeur de ces fragments) tente de survivre dans sa tombe du Cimetière Marin que l’on aperçoit depuis la fenêtre sud-ouest du dit musée en présence d’un autre fantôme de la non-littérature celui du dénommé Pessoa cette Personne experte en dessasosego « l’intranquillité » dont l’aveu suivant est tout un poème : Je suis comme un homme qui chercherait distraitement quelque chose et qui, entre la quête et le rêve, aurait oublié ce que c’était…

portrait de Paul Valéry présent dans la salle qui lui est consacrée au musée Paul Valéry sur les hauteurs de Sète photo Dorio prise le jeudi 6 mars 2024

LECTRICE MES SONNETS NE SONT QUE SIMPLE PROSE






Lectrice mes sonnets ne sont que simple prose
La prose d’un monde qui passe par des doigts
Qui tiennent le stylo qui ôte les soucis
Ou qui les accentue à pleines mains décloses

Lectrice mes sonnets ne sont que simple prose
Mes fleurs s’absentent de tout bouquet d’œillets
De lis de colchiques dans les prés et de roses
Mes fleurs de rhétoriques cueillies dans les sonnets
D’Orphée pour Eurydice de Pétrarque pour Laure
De Ronsard pour Cassandre Marot pour Marguerite

Pour toi Lectrice j’effeuille la marguerite
Je t’aime un peu pas du tout J’t’aime à la folie
Comme le feu qui en moi émeut mes esprits
Remâchant ces secrets qui nous métamorphosent

écrit en lisant sonnets de Jacques Grévin (1538-1570)

À QUOI COMPARER CE MONDE ?





À quoi comparer ce monde ?                                                 

J’ai perdu les réponses

que je donnais naïf

Et sans la moindre ironie





À quoi comparer ce texte ?

À une barque légère

Qui vogue sur la rivière du ciel

Légère comme la rosée





À qui comparer celui qui a écrit

-vaille que vaille-

cette page ?

Un lecteur a dit

à un pêcheur d’étoiles

Une lectrice l’a emportée

dans la paume de sa main





07/01/2021

PAROLES SUR LE PAPIER





EH, BIEN, ce sera une parenthèse (comme une confidence à ma lectrice).

Eh, bien, ce sera un récit pépère, mais comme si, de temps en temps,

on ajoutait une nouvelle couche (comme pour réveiller le lecteur).

Eh, bien, on ne sait trop jamais, chez ce romancier hors pair, d’où il sort

ses histoires abracadabrantesques (ce qui agace singulièrement le lecteur,

spécialiste des notes de bas de page.)

Eh, bien, sous la parenthèse, ils et elles, ne sont pas nombreux (ou nombreuses),

à saisir les railleries imperceptibles (c’est un grand livre à peau de bique).

Eh, bien, paroles sur le papier, comme le remarquait Ponge, (l’Enragé),

ne sont pas loin, au bout du conte, d’être annulées (« Il n’y a pas loin, de fait,

du papier au panier »).

annonce de confinement : mouvement 2