Parfois il a pu arriver qu’on s’écrive à soi-même.
Parfois même il nous est arrivé d’écrire aux morts.
Cela n’arrive pas tous les jours, j’en conviens, mais cela peut arriver.
Et il se peut aussi que les morts nous aient répondu,
sous une forme qu’ils sont les seuls à connaître.
Antonio Tabucchi
Si
sta facendo sempre più tardi
Il se fait tard de plus en plus tard
Ni fleurs du mal
Ni fleurs du bien
Mais ces quelques lettres au vent de la nuit
Que je partage avec si peu de vivants
Mais bien des disparus
Le stylo trace ses
lignes
Apparemment sans
but
Tel un tisonnier avec lequel on fouaille
les braises des mots clés :
miettes, fragments, poussière, imagination,
accents restés dans la voix d’autrui…
Assis devant un livre que je feuillette
Regardant les lumières des bateaux
Sur la passe maritime
Écoutant un raga de nuit
J’écris ces lettres d’Utopie
Dans les eaux mouvantes d’un imaginaire
Toujours toujours à renouveler