QUAND LES MOTS DÉBORDENT

MOTS

Les mots débordent 
Je les retiens
Les mots du bord 
Qui crient détresse
Je les contiens 
Les hache-menu 
Trois feuillets par nuit 
Trois poignées de sable

Pour ce dictionnaire à part moi
Où l’imaginaire 
Sans fuir dans les mots faciles 
S’efforce de tenir tête au réel 


https://www.leseditionsdunet.com/livre/un-dictionnaire-part-moi

L’ART DES DIGRESSIONS





hypnographie 3/8




On n’en finit pas de remplir des carnets

Où l’art des digressions nous fait marner

Passer de bourrasque à bonace

De sournois et retors à bonasse





On n’en finit pas d’épucer ses dictionnaires

De rimes de synonymes d’antonymes

De mots d’argot de poissonnières

De pages où l’on décline ses hétéronymes





On n’en finit pas de passer pompons les carillons

Depuis la cour d’école des farandoles

Ouverte aux filles et aux garçons

Jusqu’aux derniers adieux

Après la grande cabriole





On n’en finit pas on n’en finit plus

Plume qui passe douant d’imaginaire

Ce corps de nuit traversé de soleils

Et de vers écrits sur des livres

Ou laissés comme ici

En suspens


	

CAHIER DE PLAGE un 15 août

espontaneo 15/08/2020 midi




CAHIER DE PLAGE

J’ai sous les yeux une page d’un livre célèbre dans le monde entier. Je la lis par intermittence, et quand je lève les yeux, j’ai devant moi, une mer d’huile, ses bateaux, ses gens et sa rumeur, ce 15août 2020.

Toit tranquille, mais à la place des focs, vus et imaginés sous forme de colombes par le poète du Cimetière marin, ce sont les lourds et grands bateaux, porteurs d’or noir, de gaz ou de minerais, qui à l’arrêt, attendent leur tour pour un transvasement, dans la rade de Fos ou celle de Lavéra Martigues.

Des familles s’installent, derrière moi, près des rochers ; ils déballent ce qui sera leur repas de midi, avec le petit réchaud pour la cuisson.

Retour au livre dont l’auteur, un brin confondu avec le narrateur, veulent me persuader que les personnages sur la page et leurs émotions, les paysages et leur description, exercent sur sa pensée, une bien plus grande influence, que les personnes autour de lui et le jardin, où il fait dans le ravissement ses lectures d’été.

-Non, non, répètent les vagues qui me lèchent les pieds et me transportent ailleurs ; sur cette presqu’île de Goajira, par exemple, dont les plages immenses et sans personne, tutoient les dieux.

L’EMPIRE DES SIGNES

l’empire des signes




hypnose hypnose hypnose hypnose

hymalaya hymalaya hymalaya hymalaya

musique de la mer sereine

sur les roches du Baou Tailla

répétititive et continue

au contraire de ces lignes

qui flottent

le corps assis

comme aboli

tel quel 7×7 caractères tracées comme en « hypnose »

Ils sont beaux tes caractères
et pas un n'est semblable à un autre.
7x7 comme 49 identités mêlées
de personnes rencontrées dans ta vie.

C'était le 30 mars 2016 que tu les as "exécutés"
comme on dit d'une symphonie,
ou d'une pièce écrite pour le piano.
Et cette nuit tu les ressors
et leur ajoute une note a parte
ce 17 juillet 2020.

Franchement tu n'y comprends rien.

Tu te demandes comment tout cela peut exister,
sur le papier,
et en dehors de tout espace textuel.

C'est comme une arche de Noé
où tu as embarqué tous tes animaux,
les tristes et les joyeux.

Sans compter les absents,
que l'on a jeté par-dessus bord,
parce qu'ils étaient entrain de corrompre
l'empire des signes.

D'ailleurs tu en sors quelques uns du néant cette nuit,
noir sur vert,
comme un art en miroir
de tes chimères.








JE SAIS BIEN…MAIS QUAND MÊME





  JE SAIS BIEN…

MAIS QUAND MÊME





Même…Ce premier mot usé…Je sais

bien…mais quand même Même si ce texte

semble ne servir à rien Je sais bien

qu’il manifeste une activité

hors-ligne – folie douce, dérision –





Je sais bien qu’il paraît imaginaire

Mais il n’y a pas plus réel que ce corps

Utilisant son imagination





La voix maintenant se tait Je sais bien

On dirait un exercice Oulipien

Mais quand même…

dizain VI