MOTSLes mots débordent
Je les retiens
Les mots du bord
Qui crient détresse
Je les contiens
Les hache-menu
Trois feuillets par nuit
Trois poignées de sablePour ce dictionnaire à part moi
Où l’imaginaire
Sans fuir dans les mots faciles
S’efforce de tenir tête au réel
J’ai sous les yeux une page d’un livre célèbre dans le monde entier. Je la lis par intermittence, et quand je lève les yeux, j’ai devant moi, une mer d’huile, ses bateaux, ses gens et sa rumeur, ce 15août 2020.
Toit tranquille, mais à la place des focs, vus et imaginés sous forme de colombes par le poète du Cimetière marin, ce sont les lourds et grands bateaux, porteurs d’or noir, de gaz ou de minerais, qui à l’arrêt, attendent leur tour pour un transvasement, dans la rade de Fos ou celle de Lavéra Martigues.
Des familles s’installent, derrière moi, près des rochers ; ils déballent ce qui sera leur repas de midi, avec le petit réchaud pour la cuisson.
Retour au livre dont l’auteur, un brin confondu avec le narrateur, veulent me persuader que les personnages sur la page et leurs émotions, les paysages et leur description, exercent sur sa pensée, une bien plus grande influence, que les personnes autour de lui et le jardin, où il fait dans le ravissement ses lectures d’été.
-Non, non, répètent les vagues qui me lèchent les pieds et me transportent ailleurs ; sur cette presqu’île de Goajira, par exemple, dont les plages immenses et sans personne, tutoient les dieux.
tel quel 7×7 caractères tracées comme en « hypnose »
Ils sont beaux tes caractèreset pas un n'est semblable à un autre.7x7 comme 49 identités mêléesde personnes rencontrées dans ta vie.C'était le 30 mars 2016 que tu les as "exécutés"comme on dit d'une symphonie,ou d'une pièce écrite pour le piano.
Et cette nuit tu les ressorset leur ajoute une note a partece 17 juillet 2020.Franchement tu n'y comprends rien.Tu te demandes comment tout cela peut exister,sur le papier,et en dehors de tout espace textuel.C'est comme une arche de Noéoù tu as embarqué tous tes animaux,les tristes et les joyeux.Sans compter les absents,que l'on a jeté par-dessus bord,parce qu'ils étaient entrain de corromprel'empire des signes.D'ailleurs tu en sors quelques uns du néant cette nuit,noir sur vert,comme un art en miroirde tes chimères.