TOUT UN POÈME





J’aime la simplicité des relations humaines

et la complexité pour soi

qui cherche 





Que sais-Je ? interrogeait Montaigne

J’ajoute et ne corrige pas

 

J’ajoute

Je ne rature pas





 Certitude du matin devient incertitude du soir

et dans la nuit – souvent – j’y vois plus clair





Caminante no hay camino el camino se hace al andar*

Ce petit chemin qui n’existe qu’en le faisant

Tout un poème !





*Antonio Machado

« Le seul chemin qui vaille c’est celui que l’on découvre en marchant » JJD


	

CES JOURS D’AZUR





« Estos días azules y este sol de la infancia »

Dernier vers griffonné – ou dicté ? –

par Antonio Machado

à Collioure





Peut-être un écrit nous en révèle-t-il les circonstances ?

Mais quelle importance ?





Quant aux mots jetés en ultime pâture :

« Ces jours d’azur et ce soleil de l’enfance »

Il permit au poète qui rendait son tablier crépusculaire

D’évoquer les promesses de l’aube





Nos belles utopies

Que l’on essaie de tenir

et d’honorer





Jusqu’à la ligne dernière









poème publié

(réécrit ce 25/01/2020)

Une minute d’éternité

Librairie-Galerie Racine

2008





Recueil de poésie présent sur le site de la Fnac

CHEMIN MOT MAGIQUE

 
Caminante no hay camino
el camino se hace al andar
Antonio Machado
Il n’y a pas de chemin
Mon frère
Le chemin se fait en marchant
jjd
 
Chemin
Mot magique
Il n’y a pas plus de chemin
Qu’il n’y a de paradis
 
Il y a le premier pas
Qui ouvre le chemin
de l’arrière-pays
ou de l’avant-scène
 
Seule la marche le dira
Le corps joyeux
Ou appuyé sur ton dernier
bâton de noisetier
 
Le corps transfiguré
Pas à pas pied à pied
Ce n’est pas toi
Qui connaîtra la fin
Du chemin

COMME AU BON VIEUX TEMPS

Comme au bon vieux temps
Quand nous parlions littérature
-Et qu'est-ce que tu écris en ce moment?
Un petit roman sur les dernières paroles
prononcées ou écrites par la main du défunt

Comme au bon vieux temps
Quand nous parlions de nos amours
En buvant un bourgogne de derrière les fagots
Sur un cassoulet façon mère Dorio

Comme au bon vieux temps
Quand nous parlions politique
Du matérialisme des superstructures
Et de la puissance des masses
Qui s'excusaient de ne rien comprendre à nos laïus

Comme au bon vieux temps
Quand nous chantions tout notre saoul
le déserteur et le gorille
ta Cathie t'a quitté
et ce fameux trois mâts
fin comme un oiseau

Comme à la fin des temps
Quand nous ne parlions plus
Cancer du larynx
Sur notre ardoise d'écolier
Nous faisions tinter nos craies
Pour un dernier message

estos días azules y este sol de la infancia*
ces jours d'azur et ce soleil de l'enfance

*dernier vers écrit par Antonio Machado à Collioure