LE TEMPS LE TEMPS C’EST VITE DIT Le temps je le construis et il me déconstruit Le temps d’une fiction : La disparition Le temps le temps c’est vite court : Largo es el arte La vida en cambio corta como un cuchillo Ángel GonzálezC’est long l’art Mais la vie en revanche c’est court (ça coupe) comme un couteau Le temps dilaté d’Einstein on the beach Le temps des hommes inquiets de la mer inquiète Le temps d’écrire le roman qui n’apporte pas de réponse Le temps de s’égarer dans une forêt afin d’avoir toujours quelque chose à y trouver Senancour Le temps élastique électrique magnétique Le temps le temps de fabriquer son pastis À la recherche du taon perdu Le temps du tour du jour en 80 mondes Cortazar Le temps de sombrer corps et bien sur les pages de 93 Le temps de ressusciter sur les murs de Mai 68 : LA VIE VITE / SISYPHE !.. / ICI ON SPONTANE/ ON N’A PAS LE TEMPS (d’écrire des motions) (de lire Claudel) (de s’emmerder) les parenthèses indiquent des surcharges
Tag Archives: mai 68
MAI 68 EN PEINTURE

tableau exécuté le 04/07/2014 50×70 cm acryliques et papier découpé (pour le titre)
suivi d’une lecture de Danielle Nabonne ce 12/09/2023
Un cheval noir Du désordre les sabots Gueule ouverte loup La violence du désir Ô l’océan d’antan Nos bleus mouvants Je t’aime je pars Les non-dits les hasards La course sans délai La poursuite de nos Utopies Nous lisions dans les lignes De nos mains entrelacées Un avenir improbable Camarades Nous écrivions L’instant sa folle éternité Une étoile filait Vers l’infini Nous la suivions À la trace
GUERRE N’AI FAITE PAIX ME CONVIENT
10 Guerre n’ai faite Paix me convient Quand tout se dérobe ici je me tiens Ici je me brûle à mes vers de glace À mes vers pourris j’ajoute pour rire Mon grain de paroles aurore des nuits Où l’on proclamait sur les murs du Grand Mai Faites l’amour et non la guerre Ailes déployées sur mes basses terres De mon arrière-pays qui va criant De deuil me repais me lamente en riant Une ligne empruntée à Peletier du Mans Que lui-même traduisit ce sonnet italien : Pace non trovo et non ho do far guerra Je vois sans yeux sans langue vais changeant Mort en désir de me prolonger Périr en Vie éternelle Jacques Peletier du Mans (1517-1582)
JE RÊVE DU DERNIER CARRÉ DE DESESPERADOS DE MAI 68
10
Mes rêves révèlent une sorte de mémoire palimpseste C’est un luxe après chaque réveil de mes songes d’endormi de pouvoir en laisser trace Je suis dans une assemblée dernier carré de Mai 68 qui s’arc-boute dans une petite salle de l’Université de Lettres de Toulouse Je prends la parole pour me désolidariser de leur action de désespérados L. une trotskyste avec qui j’ai des relations amicales vient me rejoindre à ma sortie pour essayer de me convaincre qu’il faut continuer le combat Mais ses propos s’effilochent et nos relations se transforment en préludes d’un autre ordre C’est maintenant la rentrée des classes (j’ai quitté l’Université depuis 2 ans pour enseigner en collège) Je vois une pagaille d’élèves autour de moi mais je n’arrive pas en ce qui me concerne à retrouver la salle de classe qui m’a été attribuée (rêve récurrent) Je croise C. vieux camarade d’Arreau (Hautes Pyrénées) qui me dit avec autorité :-Tu dois établir un contact avec le ministère Je rêve à présent que je pèche avec une gaule en bambou dans un étang Un grand type arrive près de moi avec un chien tout vert qui se métamorphose en gros poisson plonge et disparaît (28 août 1984) Je suis devant un stade et n’arrive pas à trouver l’entrée J’entends la rumeur des spectateurs à l’intérieur Je vois sur une pelouse annexe des joueurs se préparer Et puis me voilà sur un cheval de cirque ou de carnaval…
MAI 68 Peut-être que nous ne sommes plus beaucoup à garder en soi « l’enchantement lucide » que nous vécûmes dans l’écume et la profondeur de Mai 68. Il revient parfois sans que l’on s’y attende, un demi-siècle après, dans une marche solitaire au milieu d’une ville où l’inattendu nous éclaire, nous hypnotise, réveille en nous, ce à quoi, les gens qui circulent alentour semblent ne plus croire : le mariage, entre humour et gravité, de l’espérance intime, avec l’Utopie politique d’une révolution permanente partagée, mais sans violence aucune.
JE RÊVE DE L’OURS DE TCHÉKHOV
8
Pagaille de rêves Rêves en pagaille Je suis dans mon hamac me balançant me balanceo me balanceo J’avise la tortue du jardin qui trotte de ce fameux train de sénateur imaginé par le fabuliste Mais cette fois une saute de mistral soudaine la renverse la retourne comme une crêpe Comme je dois aller conduire M. à la crèche je me réveille trois minutes avant que la sonnerie du smartphone ne m’avertisse J’étais dans mon rêve entouré d’affiches de cinéma puis dans une salle pleine comme un œuf je m’approche de l’écran où tout devant il y a une palanquée de personnes arborant leur signe du Parti Communiste Français Cours cours camarade le cuirassé Potemkine est derrière toi Je me sens un peu perdu et interdit dans cette atmosphère de militants quand une ancienne partenaire de Mai 68 viens vers moi -Viens me dit-elle on est attendu pour répéter L’Ours de Tchékhov (et en effet il y a quarante nous l’avons joué, ainsi que Grand peur et misère du III° Reich, dans les théâtres à l’italienne et les usines occupées par les camarades ouvriers)…