une petite heure pour décliner mes paroles sur le papier une petite heure du côté de l’écriture dans le mano a mano de la lettre et de l’esprit une petite heure en a parte à l’écart de la rumeur du monde une petite heure où l’émotion, sans crier gare, au détour d’un visage sur papier glacé, point une petite heure sans points ni virgules sans phrases préméditées une petite heure où l’on donne carte blanche à la fantaisie et à l’imaginaire une petite heure sur la carte grise des drames actuels et de la guerre une petite heure où l’on passe Poutine à la moulinette de Jean Christophe Averty une petite heure dans l’hôpital de poèmes à réparer d’urgence une petite heure où la plume gratte la peau d’un palimpseste qui résonne comme un petit tambour une petite heure dont les dernières lignes me sont offertes par Maître Charles Baudelaire comme montent au ciel les soleils rajeunis après s’être lavés au fond des mers profondes