UNE ENFANT NOUS EST NÉE

Cette nuit sur la plage

La mer a apporté

Une nouvelle née

Sel et sable mêlés

Sur sa bouche qui s’ouvre

Aux premiers cris de sa présence

Cette nuit sur la page

Une enfant nous est née

On sourit on exulte

On lui donne un nom

Comme la chair d’un mot

Qui va la désigner

Toute son existence

On lui donne l’Amour

Sans qui l’enfance

Fragile et vulnérable

Ne peut accéder à la vita nuova

On la berce on la lange

Notre petit ange

L’enfant do

Qui au son de la voix de sa mère

Fait son premier dodo

NOS VIES LA MER LE MOURIR

PETIT RUISSEAU DONNA RIVIÈRE et affluent du fleuve Temps qui peu à peu nous entraîne vers la mer du mourir Nuestras vidas son los ríos Que van a dar en la mar Que es el morir C’est un vieux thème philosophique quand les philosophes pratiquaient aussi la poésie, l’astrologie et la géométrie Ce sont les 50 strophes inspirées de Jorge Manrique (1440 ?-1479) qu’il écrivit à  trente-six ans à la mort de son père Mais plus de cinq siècles après avant d’arriver à la mer où finissent tous nos soucis j’allonge encore un peu le temps en lisant en écrivant cette prose de sources perdues et retrouvées  Il n’est peine si grande Qu’un rien ne suspende Pour un rien de temps