J’écris en levant les lièvres d’un gîte Où La Fontaine songe : cet animal est triste et la crainte le ronge J’écris en écoutant les quatuors de Beethoven devenu à cette époque sourd, sourd sublime J’écris en traçant dans l’air la langue des signes J’ai l’air d’un idiot (d’un idiot utile ?) J’écris en posant des questions à mon lecteur futile Fût-il pervers polymorphe ou slameur insigne J’écris sur les nuages qui passent ici Et sur les pavés que se passèrent de main en main les petits gars et les jeunes filles de Mai 68 J’écris sur l’océan qui bouge depuis le premier bain de vagues et de houles avant mes premiers vagissements J’écris sur l’estuaire, exutoire d’un fleuve Qui baigne mon poème mystérieusement
Archives de l’étiquette : nuages
LE SPLEEN DE PARIS

Je relis le Spleen de Paris
De l’énigmatique étranger
Apatride et sans amis
Haïssant l’or comme nous Dieu
Mais comme il aime les nuages
qui passent…tout est pardonné.
La neurasthénie et le spleen
Se sont évanouis depuis
Du moins leurs mots mais par leurs maux.
(Un vers je l’avoue trop facile)
Le poète avait sa fierté
Son orgueil face à la Nature
« Enchanteresse et sans pitié »
Ses fleurs du mal étant flétries
Il se lança dans cette prose
Ivre de sens renouvelés
Relisez le spleen de Paris
Ses invitations au voyage
Offert à la sœur d’élection
Ses tulipes noires et ses dahlias bleus !
JE M’ABANDONNE À LA NAÏVETÉ
JE M’ABANDONNE À LA NAÏVETÉ
Je m’abandonne à la naïveté
et à toujours dire ce que je vois,
et par tempérament et par discours,
laissant à la fortune de conduire l’événement.
Montaigne (revisité ce 17/10/2019)
Je regarde les nuages qui passent
et un avion avec sa fumée en panache
derrière sa queue.
Je regarde une libellule posée sur l’amandier
- que fait-elle encore à rôder ainsi un 14 octobre ?
Je regarde le temps en suspens
me balançant dans mon hamac.
Puis je ferme les yeux au monde qui m’entoure
reprenant la lecture du livre sur lequel
j’ai écrit ces lignes dans les marges.