Si par une nuit d'hiver, nous promenant dans nos paradis sans paradis, nous donnons le change sur le luth désaccordé de notre étoile morte. En naviguant jusqu'à la fin, sur le fleuve de l'oubli et des réminiscences. Aux voyelles passées à l’as Des enfants perdus des banlieues Enfermés dans leur drôl’ de sas Je laisse cette craie des murs De la Sorbonne et de Jussieu En cet hiver deux mille quinze Je JJ Dorio qui gît Aile arrachée pigeon berzingue Picorant mes pages d’argile Sur les maux de la société Je par ci Je par là Je co Gite Je suis René Descartes Je m’enflamme Je mets le feu Aux fausses lettres et au paraître En proclamant Je est un autre Je m’appelle Einstein on the beach Je suis la chaise de Justice Le coquillage millénaire Dans l'oreille des poésies Breton Soupault Bois et Charbon Je suis le poème rêvé Et la main en chair et en os Qui l’engendra sur le papier Et sur la peau du monde mort Qui renaît sur un coup de dés Je suis Nostalgie du présent Scansion rythme événements Mis à l’écart Mis en abyme
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J’AIME L’ALLURE POÉTIQUE

Dès ma première enfance, la poésie a eu cela,
de me transpercer et me transporter.
J’aime l’allure poétique
À sauts et à gambades.
MONTAIGNE
Sur l’ardoise, ce coup de craie.
Et toc, toc, toc, cette musique
que faisaient nos mains écolières.
Jouant avec Calcul Mental
et les dictées des Homonymes.
Encadrée d’un bois, où nos noms
figuraient, c’était notre instit-
tutrice de très vieille roche.
Quel plaisir de relire Ponge !
Nul fanal. Ni conseils. Ni rage
d’écriture. Un petit feu
de braises maintenu mot à mot,
L’allure poétique à sauts
et à gambades.* L’autre scène,
Essais toujours en mouvement.
Paroles écrites. Morceaux
épars de notre palimpseste.
Pensées, pesées paradoxales.
Pavés phénix de 68.
Paroles effacées des murs,
Mais toujours vives en nos cœurs.
Systoles, diastoles, Saveurs.
Poésie, en ce monde qui nie
la cohérence aventureuse**,
se lit sans bruit, à contre-voix,
relie le souffle de Tchouang Tseu
aux Margeries de Jean Tardieu.
Contre la prose, morne plaine
de la marchandisation,
le verbe créateur des enfants du limon.***
** Roger Caillois
à propos des Collages surréalistes
***Raymond Queneau
Roman 1938
JANVIER DÉCLINE SES SEPT PREMIERS JOURS
2011
Essais répétitifs d’alexandrins labiles
Mon premier vers le jour de l’an ouvre ses pas.
Un doux combat. Ainsi les mots se frottent aux choses.
Et le Sujet ? Soi comme un autre… animal !
En éveil, aux aguets, Sois ce fou qui dit vrai,
Cet oiseau de passage oubliant son destin.
Flux et reflux, encre et lavis, noirceur lumière,
Septième jour shabbat. Dieu nettoie ses outils.
2012
Hendécasyllabes :
à travers le boitillement si neuf du vers de onze syllabes
Jean-Pierre Richard (Pêle-mêle)
Ce lieu tranquille où la vie entre les lignes
Passe sur un papier muet qui attend
L’image inattendue ou la citation
Ouvertes sur la musique de nos livres.
Je réveille le vieil hendécasyllabe
Qui ne sait désormais sur quel pied danser.
Subsister, persister : faire sûrement
Sa retraite. Savoir être à soi dit (Montaigne)
2013
une année vouée aux décasyllabes
C’est le premier janvier deux mille treize
Sur cet agenda du Métropoli
tan museum of art : la mort n’y mord*
Une année vouée aux décasyllabes
Marcher sauvagement sur des sentiers
de traverse Il n’est meilleur souhait
que celui que l’on transmet sans rien dire
*Clément Marot
2014
Les vagues ennéasyllabes mystérieux.
(Paul Valéry, Lettres à quelques-uns, 1945)
Vers impair ennéasyllabique
Tous les vers impairs manquent d’un centre
fixe et, par là, blessent le senti
ment naturel de la symétrie
qui est en nous. Ah ! ces chers gloseurs
Ah ! Verlaine et ton art poétique
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
2015
il rêvait qu’il traversait le Pont des Arts
un livre d’octosyllabes sous le bras
Où je suis né on me l’a dit*
Mais ceux-là même sont partis
depuis longtemps hélas. Mon père,
ma mère, essentiellement.
Dans une maison de village,
face à l’église qui sonnait
mâtines, midi, l’angélus.
*Georges Perros
2016
Un homme très savant, un professeur de poésie symboliste.
Il pourrait vous rédiger des prospectus en heptasyllabes.
Raymond Queneau (Le vol d’Icare)
Tout cela n’est pas sérieux
C’est ce qui fait son enjeu
Son adresse- au lecteur.
Nul objet ne s’y présente
Ni mimosa Ni éponge
Et pour comble de malice
Le sujet qui tient la plume
(Est resté dans la coulisse.)
2017
le rythme de l’hexasyllabe est du même modèle
que celui de l’hémistiche de l’alexandrin
Dimanche jour premier
La manche est tirée
Cachant la main le poing
L’aube point à la ligne
Mots sortis de la bourse
Du bon père Larousse
Les petits parachutes
(Dans les pissenlits)
2018
C’est cinq cette année
C’est pentasyllabes
Tu es tu n’es pas
Signes sur la page
La prose du monde
Et toi à l’écart
Tu es la voix autre
Le secret des marges*
Tu n’es pas celui
(Que les autres voient)
*Dorio (Editions Rafaël de Surtis)
2019
l’emploi du tétrasyllabe est très rare
mais on peut citer les « Djinns » d’Hugo
(troisième et antépénultième strophe)
Tu recommences
Mais cette nuit
Tu écris en bleu
Tu lis un livre
D’anthologie
De coqlicots
Et de bleuets
2020
le trisyllabe est plutôt lié
à un effet soit satirique,
soit plaisant…
Il ne sert
À rien
D’expliquer
Dorio
Dans le texte
Dorio
(A’Xist’pas)
(n’oubliez pas les diérèses)