J’OUBLIE LE JEU SUBTIL DES VERS

J’oublie le jeu subtil des vers
Les saisons de l’amour et leurs flammes
Les yeux clos de l’hydre univers
Le paysage fleuri de l’âme

J’oublie les êtres que l’on crée
Simplement avec une plume
Ou sur l’ardoise d’un doigt de craie
Enfant des barres et clairs de lune


J’oublie ma petite science
Lignes réglées sur le papier
Panier d’osier qui se balance
Au gré des fruits du citronnier

J’oublie ainsi ici ailleurs
Dans le jardin décapité
Où tu ne viens plus me tendre
Tes lèvres matinales

Toi que je ne veux oublier

RACONTANT MA VIE

Racontant ma vie 
rats et souris
oublis vestiges
vertiges épiphanies

Racontant mes blancs
les disparitions
et les sentiments
égarés dans un journal
intime de Mai 68

Évoquant les passages
les rencontres
de l’une à l’autre
sous la lune d’une crique
(à Cuba pour être précis)
aux Puces de Sainte Ouen
chinant de concert
un exemplaire d’origine
des Fleurs du mal


Cherchant refuge
dans ces souvenirs
sans fin sans commencement
sans direction particulière
qui vont selon…

LES OUBLIS ET LES GLOSES



J’ai oublié Anne ma sœur Anne
J’ai oublié un soir de demi-brume à Londres
J’ai oublié Regardez-les mon âme ils sont vraiment affreux
J’ai oublié la nuit jaillissante avec son bec de freux
J’ai oublié sur le minuit lugubre le corbeau d’Edgar Poe
J’ai oublié Alice tirant les moustaches du chat de Simulombula
J’ai oublié Perette et le pot à lait
J’ai oublié tous ces refrains et toutes ces fredaines
Mais les secrets que tu me chuchotais
Tes tendres gloses
Jamais au grand jamais
Je ne les oublierai



MAINTENANT J’OUBLIE





Maintenant j’oublie
J’en fais le pari

J’oublie le savoir
À l’école appris

J’oublie le pouvoir
De changer en rimes
L’ombre d’un bourreau
Le temps d’un soupir

J’oublie les déprimes
Des heures de bureau
Le roi Lear Shakespeare

J’oublie Roméo
Juliette Gréco
Si tu t’imagines
De Raymond Queneau

J’oublie Imagine
De John et Yoko

Mais je n’oublie pas
La paix en péril 
Le Climat en berne
La bonne gouverne

Ce chant puéril



mes oublis en chanson