Je lis des poèmes sortis de derrière les fagots
Je lis des poèmes attachés aux cornes d’un taureau
Je lis des poèmes en mâchant l’herbe blonde de l’altiplano
Je lis des poèmes de Condor cassant les os des vigognes
Je lis des poèmes de poupées gigognes
Je lis des poèmes à l’enfant qui pleure la mort de Pacha Mama
Je lis des poèmes sur les murs de Mai Mai Mai Mai Paris Mai
Je lis des poèmes à la lune faucille et à la petite vieille de l’Ehpad devenue marteau
Je lis des poèmes aux saules et aux lézards sur ma page-pleuroir
Je lis des poèmes de chamans faisant leurs demandes aux Esprits du Monde Autre
Je lis des poèmes maladroits comme écrits au lance-pierre
Je lis des poèmes du Monde Entier au cœur d’une planète à feu et à sang
Je maintiens vaille que vaille le mouvement millénaire des Alchimistes d’un Verbe
toujours à réinventer