Traversée du gué Passage des eaux Fendre les flots Avec Raymond Queneau
Ça nettoie bien sûr De la saleté De la boue de l'Histoire Et de ses coups tordus
Traversée des écrits Qui cherchent à sortir Par le haut des conflits Non le chant des Sirènes Qui sèment l'anathème Mais le don comme essai
Sur nos petits bateaux Maman Qui ont du cœur Et puis des jambes
« Sachè-je d’où provient,
Sirènes, votre ennui » *,
petits bateaux, « petits bateaux,
vous me faites bien de la peine » **.
Fends les flots, y chantent les sirènes,
et frotte, frotte, d’alcool et d’eau,
savonne, entre les doigts et sous les ongles
et sur le temps passé, sous la montre au poignet.
* Guillaume Apollinaire, « Les sirènes ».
**Guillaume Apollinaire, « La grenoullière ».
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Quand j’étais un petit enfant
Ma mère ne m’habillait que de bleu et de blanc
O Sainte Vierge
M’aimez-vous encore
Moi je sais bien
Que je vous aimerai
Jusqu’à ma mort
Et cependant c’est bien fini
Je ne crois plus au ciel ni à l’enfer
Je ne crois plus je ne crois plus
Guillaume Apollinaire
« Prière »
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