
Je m’égare sur ce papier vert, pailleté, que je remplis, au gré de ces pages.
Les pages d’un cahier rare, qui arbore toutes les couleurs.
Ici le vert, là le bleu, l’orange, le rouge.
Sauf le noir. J’ignore pourquoi.
Épicurien, Épidémie, Étymologie.
J’effeuille le dictionnaire à part moi.
Curieux de ce que je ne sais pas, non les définitions, qu’il suffit de lire,
mais ce qui cache derrière elles.
Le temps a changé paraboles en paroles.
Je les fais enfin s’envoler sans craindre de les » peindre » (perdre…1° version).
Focs deviennent colombes.
Et cris du soir qui tombe, martinets.
Le temps a laissé son manteau…
Vers d’un de nos plus anciens poètes,
un quart de siècle prisonnier des Anglois,
et qui trouva en Poésie cette folie qui nous nourrit
de déchirures et de broderies.
Ardente et glacée. Utile et futile. Puérile et alambiquée.
La plume a glissé peu à peu au bas de la page.
Et la mer maintenant la recouvre…
14 juillet 2020
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s’est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.
Il n’y a bête ni oiseau
Qu’en son jargon ne chante ou crie:
« Le temps a laissé son manteau!
De vent, de froidure et de pluie, »
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent, en livrée jolie,
Gouttes d’argent, d’orfèvrerie;
Chacun s’habille de nouveau.
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s’est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.
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Charles d’Orléans
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Parce que le vert
est l’espérance
l’immortalité et le repos
la jeunesse et la sérénité
Et que le noir
symbolise la mort
le deuil … la nuit
et la monotonie
tristesse et détresse
Je l’aime le noir
et aime à penser
qu’il est aussi
noblesse et élégance
distinction et silence
alors ! oui
pourquoi ne pas écrire
sur papier noir à l’encre
blanche … or … argent
palette de l’arc-en-ciel
broderie sur papier chiffon
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Quand tout est gris
chantait Ferré
Gare aux poètes
qui font chansons
Gare au gorille
Qui entraîne
dans le maquis
le juge
qui le jour même
avait fait tranché
un cou
Quand tout est gris
« un éclair luit »
Une chanson le long des rues
« Hécatombe »
ou « la complainte de Mackie »
Quand tout rougeoie
au coin du feu
à la veillée
Ma grand-mère
aimait que je lui chante
« Le petit joueur de flûteau »
« Nul ne dise dans le pays
Le joueur de flûte a trahi »
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Oh !
trop beau le petit joueur de flûteau
je l’avais apprise à l’école
ici « La nuit écoute » Claude Santelli
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