Couinements et grimaces
Petits cris syncopés
J’assiste à un concert jazzy
Je vois les musiciens
Autant que je les entends
Puis je fais comme eux
Qui en jouant ferment les yeux
Et c’est le miracle
la musique improvisée
entre en moi et me métamorphose
Ne t’en fais pas et sois heureux
Category Archives: jazz
SYLVAIN LUC
Boléro langoureux
Le thème nous enlace
Rigoureux et sans fioriture
Sans le bruit et l'ostinato
Du boléro de Ravel
Repris par Django
Puis vient 80 vs 2000
un titre énigmatique
Sylvain Luc se refuse
Aux facilités des virtuoses
Et aux greffes capricieuses
Issues de citations inappropriées
Notre guitariste protée
Ne sait pas hélas qu'il déroule ainsi
Les derniers accords d'un cœur
Qui va le lâcher
Il joue et répète ce thème lancinant
Qui ne fait jamais que semblant
de mourir...
SA MAJESTÉ LE DJAZZ
Laissez passer Sa Majesté le djazz
Claude Nougaro
ON ÉCOUTE TOUJOURS DU DJAZZ
Dans les granges plus ou moins rénovées
Les salles entourées de pommiers normands
Les amphithéâtres pas romains pour deux sous
On écoute on réécoute des pléiades de CD
Ou sur Youtube pour se faire une idée
On écoute encore un djazz
Qui ressemble furieusement
À tout ce qu’on écoutait antan
Qui nous faisait hurler de joie
Et de rires partagés
Pour les écarts d’humour
Dans les standards revisités
Ou leurs citations
Et puis parfois soudain écouter
devient entendre
L’oreille aux aguets
Sur quelques nouveaux Essais
Qui réenchantent et renouvellent
D’anciennes pièces
Que l’on croyait figées dans la cire
Pour l’éternité…
Martigues 21 février 2024
CARTE BLANCHE à Pierre de Bethmann
à l’Osons Jazz Club de Lurs (Alpes de Haute Provence)
du vendredi 16 au dimanche 18 février 2024
Au fil d’une carrière déjà longue, Pierre de Bethmann n’a cessé de varier les approches, dialogues et divers échanges en trio, quartet ou même avec une formation plus étoffée de douze solistes dans Medium. Ainsi ne donne-t-il jamais l’impression de tourner en rond en façonnant son grand œuvre, renouvelant, prolongeant, intégrant ses projets dans une forme de continuité conceptuelle.
[…]
Voici un musicien qui a un sens mélodique certain, qui prend grand plaisir à étirer le temps, à développer, amplifier ; il revient, il répète, reprend en boucle. Il ne suffit pas de la sacro-sainte grammaire des thèmes-chorus mais il ne déforme pas pour autant les lignes pour le plaisi, construisant un équilibre savant, complexe et précis sans se priver d’une véritable jouissance d’expression.
[…]
À ce stade de l’histoire de la musique alors que tout ou presque a été dit, écrit, joué, il demeure excitant de se réapproprier des influences disparates, de donner des propositions nouvelles, retravailler la forme, la conception du rythme, les détails harmoniques. Et de trouver la juste place du passage à improviser alors que l’écriture est volontairement complexe avec de multiples ramifications où les solistes peuvent se glisser et s’intégrer.
[…]
Pierre de Bethmann révèle ainsi de qui l’a toujours motivé et agi. Intelligence, énergie, intensité que son physique révèle. Cette flamme qui le consume, c’est le plaisir addictif de jouer.
Sophie Chambon
Jazz Magazine
RESTE-T-IL DU TEMPS ?
En revenant des toilettes du train j’ai repéré le titre d’un livre étalé devant une dame qui somnolait derrière son masque anti Covid : Le temps qui reste de Patrick Boucheron
Le temps qui me reste pour écrire ce roman journal prose cachée qui ira jusqu’au bout sauf accident majeur
Le OUIGO est à l’arrêt en Gare de Lyon Saint Exupery Une jeune fille que je voyais au loin mâchant son chewing-gum frénétiquement a disparu laissant sa place à un homme qui me ressemble : cheveux blancs crâne dégarni fines lunettes Mais il n’écrit pas et n’écoute pas ces plages de be bop enregistrées l’année de ma naissance :
Grovin’high Dizzy Gillepsie 2’44 enregistré à New-york le 28 février 1945
Panama Sydnet Bechet 2’40 New York 24 mars 1945
Dizzy et Parker le fameux Salt peanuts 6’30 New York Town Hall 22 juin 1945
(grosse altercation entre deux femmes mère et fille portant le foulard noir et un contrôleur « assermenté » leur dit-il Elles n’ont pas apprécié qu’il les menaçait d’une amende forfaitaire de 150 euros si elles ne bougeaient pas la poussette qui obstrue l’entrée du wagon (elles ont deux bébés jumeaux avec elles) lui les accuse de plus de l’avoir insulté « en arabe »
Dans le Tgv Aix Paris gare de Lyon jeudi 11 janvier 2024 13h54
EPISTROPHY
Y trouver la fièvre Jean Louis Rambour Une page de plus Y trouver la fève de l’épiphanie Un aller « retour » : en grec epistrophy un titre improbable de Thelonius Monk Le bon doux géant Qui aimait aussi disait-il le ping pong Une musique qui rebondit Be bop bi bop It’s Monk’s Time Approchez vos oreilles Sur la mer le mistral Esquisse une partition de Claude Debussy Martigues 22 novembre 2023
