LES VŒUX D’ALICE POUR L’AN 2024

LES VŒUX D’ALICE POUR L’AN 2024 



Est-ce la vingt-cinquième heure ?
Où suis-je murmure Alice
mais l’écho ne répond guère


Quel est ce monde qui glisse
dans ses ruines ses ravages
vers quel bord vers quelle page ?

Serait-ce séisme ou guerre
je ne vois plus que cratères
enfants seuls parmi les pierres
jouets gisant sous les cendres
foules en fuite mais vers où ?


Où est la rose des vents ?
Il sera bientôt si tard
Mon miroir de vérité
s’aveugle déjà de nuit
Où donc trouver une issue
une main tendue sans armes ?


Mon cœur bat tel un tambour
est-ce de peur ou d’amour ?
Comment dans ce noir de terre
dire un seul mot de lumière
un mot de paix pour y croire
pour s’éveiller au petit jour
à la merveille de vivre


Jacqueline Saint-Jean
Hibarette
31 décembre 2023


Jacqueline Saint-Jean a publié en 2003
LES MOTS D'ALICE
au Farfadet bleu (illustré par Yohann Champlong)
Depuis cette date elle me fait l'amitié
de m'envoyer les vœux d'Alice au seuil de l'année nouvelle
Sombre année cette année
Bien
Qu'un peu de lumière
calme les ombres
et les armes

photographie de Francis Saint-Jean

ALICE A DEUX COUSINES GERMAINES

ALICE A DEUX COUSINES GERMAINES Elles sont venues toutes les deux à cinq minutes d’intervalle ce 28 février, alors que, comme par un fait exprès, son cousin Mathis  venait de faire ses sept ans -Les jumelles, c’est pour voir plus loin, a dit Grand-Père Jiji en accordant son ukulélé. La première qui a montré sa tête étoilée se nomme Jade, comme la roche métamorphique verte présente dans certains schistes et serpentines. La seconde Ambre, jaune et dorée, est venue au monde par les pieds. Olé ! a dit Alice, maintenant que Maman Nono vous a délivrées, on va sortir la tête haute de ce maudit terrier. Voulez-vous, ne voulez-vous pas, voulez-vous, ne voulez-vous pas, voulez-vous entrer dans la danse ? Bien sûr ont dit les petites nouvelles-nées. Et les voilà sorties d’affaire et faisant la ronde au grand air, guidées par le grand frère…et le Roi n’est pas son cousin !

LE FEU DE L’HUMANITÉ

NE PAS LAISSER MOURIR LE FEU DE L’HUMANITÉ Revisitez Revisitons Aux fruits de la passion de Pennacchioni connu sous le nom de plume de Daniel Pennac La vie vécue à posteriori Une liste de mariage ouverte chez Tati À tati à tâtons Refaisons le monde des Voyants à la Rimbaud et des Voyantes à la Thérèse ma sœur qui tire la bonne aventure dans une minuscule caravane tchèque en diffusant Caravan de Duke Ellington au piano Juan Tizol un coauteur au trombone Coutie Williams à la trompette suraiguë comme s’il avait le feu au cul Et Johnny Hodges le plus sensuel des saxophonistes soprano surnommé allez savoir pourquoi The rabbit : qui suis-je dans le Monde ? Ah ! c’est le grand puzzle ! confiait à la petite Alice Liddell le mathématicien poète Charles Litwidge Dodgson alias Lewis Caroll À tati à tâtons On s’est perdu comme toujours dans ce genre d’histoire sans fin pour nous guérir un peu de la guerre en Ukraine de la ballade des jeunes hommes pendus en Iran et des vieux chinois qui meurent aujourd’hui comme des mouches de l’ex-covid zéro transmis naguère par les pangolins du marché de Wuhan On s’est perdu comme toujours dans une crise d’imagination proche de l’épilepsie et de cette sublime supplique dite dans la langue de Malaucène : ils s’étaient senti la mission de ne pas laisser mourir de feu l’humanité…

RETOUR EN GRÂCE

RETOUR EN GRÂCE le mot retour fait 15 points au scrabble le Scrabble est un jeu de société et un jeu de lettres où l’objectif est de cumuler des ponts sur la base de tirages aléatoires de lettres il a été conçu par Alfred Mosher Butts (13 avril 1899-4 avril 1993) un architecte new yorkais voilà la traduction littérale de mosher en caractères chinois (voir la version manuscrite ci-dessus) Retour en grâce du stylo qui écrit tout seul sur la grande page de nuit dans un temps qui paraît continu mais qui qui est fait de sauts et de gambades  je ne sais ce que je vois en l’écrivant sans savoir toujours ce que j’écris ce que je crée j’ai fait un dessin à la craie sur un grand tableau de cuisine à côté duquel ma petite fille Alice qui aura 1 an dans 22 jours prend ses repas à pleines mains s’embarbouille et en rit de plus belle au 23 Perrers Road in London à London allons donc pêcher la crevette dit la chanson qui faisait sautiller la pétulante Pétula Sally Owen Clarck née le 15 novembre 1932 le but de cette page est de montrer que les faits en tant que tels contribuent à promouvoir leurres et illusions l’expérience de l’écriture sur le papier au format A4 horizontalement permet un resserrement de l’instant dans la mesure où étant donné que vu que puisque en parlant ainsi au papier ma main que Nature a fait devenir vieille reprend une certaine oisive jeunesse on était si jeune jeune jeune je revois andré dussolier qui a mon âge à un an près bondissant en 1985 dans trois hommes et un couffin confiant en cette vie faite de fêtes bien arrosées d’alcools de vins et d’une caille – la dernière- qui s’appelle Sophie pour se retrouver le lendemain aux aurores dans l’avion pour Tokyo tandis que ses deux potes cohabitant découvrent sur le palier de leur appart une petite fille adorable qui ressemble à la mienne d’aujourd’hui et dont les pauvres diables ne savent que faire tous les bébés sont ingérables s’ils ne sont pas attendus comme le ou la messie s’ils ne sont pas nés en fête en fièvre d’amour qui demeure en moi toujours et ne s’alente disait Ronsard dans son ode à Cupidon

13 janvier 2023 retour au bercail dans ma maison des Martigues donnant sur la mer et la mère elle est toujours là

ALICE HORS DU TEMPS

Faut être louf pour lire Alice à cent sept ans dit Père Noël à Mère l’Oie en sortant de la mare; ils boivent les paroles traduites de l’anglich et trinquent à Confusion dans un fracas de verre. Grandir, rapetisser c’est ce qui arrive aux v/d/ieux, en suçant des gâteaux trempés dans de l’eau de vie. Ils lisent le passage où Chenille bleue suçant le narguilé questionne notre héroïne : – Mais toi qui tu es ? – Je je ne sais plus très bien dit Alice. Jé J’étais une petite fille quand je me suis levé ce matin, mais, Mai Paris Mai, depuis j’ai subi tant de transfoformations que je je m’y perds. – Voyons, dit Chenille bleue, pour que tu puisses rassembler tes Esprits, récite-moi « Vous êtes vieux Père William ». Alice soudain inspirée anticipe une chanson française des années Caussimon-Ferré : « Monsieur William vous manquez de tenue Qu’alliez-vous faire dans la V° av’nue ? » Cette histoire continue à n’avoir ni queue ni tête disent les vieux loufs, et leur sourire reste en suspens un bout de temps entre deux pages de papier thé. -Voilà ce qui se passe quand on s’nourrit de mélasse dit la belle Métisse à Alice. Père Noël et Mère l’Oie tirent leur dernier trait. Ils sont assis en haut du pré où tintent les clochettes des enfants buissonniers.  On entend une voix qui court comme le furet et chante Ô mio tesoro  il est tard beaucoup trop tard Il fallait s’arrêter à sept ans de te raconter des histoires !- Pas du tout d’accord dit Alice qui pioche un valet de cœur avant de se glisser toute nue dans le lit de la Reine. – Et maintenant parlez-moi du Danemark dit-elle. Mais ceci est une autre paire de manches et le spectre de Lewis refuse cette version : To be or not to be ce n’est pas la question. Alice hors du temps traverse le non-sens des énigmes sans réponses et écrit sur la page de garde de son dernier roman : À mon cher Papa Chéri Chou,  Je ne crois pas que les histoires soient jamais achevées.

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