LES VŒUX D’ALICE POUR L’AN 2024

LES VŒUX D’ALICE POUR L’AN 2024 



Est-ce la vingt-cinquième heure ?
Où suis-je murmure Alice
mais l’écho ne répond guère


Quel est ce monde qui glisse
dans ses ruines ses ravages
vers quel bord vers quelle page ?

Serait-ce séisme ou guerre
je ne vois plus que cratères
enfants seuls parmi les pierres
jouets gisant sous les cendres
foules en fuite mais vers où ?


Où est la rose des vents ?
Il sera bientôt si tard
Mon miroir de vérité
s’aveugle déjà de nuit
Où donc trouver une issue
une main tendue sans armes ?


Mon cœur bat tel un tambour
est-ce de peur ou d’amour ?
Comment dans ce noir de terre
dire un seul mot de lumière
un mot de paix pour y croire
pour s’éveiller au petit jour
à la merveille de vivre


Jacqueline Saint-Jean
Hibarette
31 décembre 2023


Jacqueline Saint-Jean a publié en 2003
LES MOTS D'ALICE
au Farfadet bleu (illustré par Yohann Champlong)
Depuis cette date elle me fait l'amitié
de m'envoyer les vœux d'Alice au seuil de l'année nouvelle
Sombre année cette année
Bien
Qu'un peu de lumière
calme les ombres
et les armes

photographie de Francis Saint-Jean

LA PART DE L’AUTRE

Pour Sophie

La part de l'autre
L'autrebiographie
Graphie au crayon feutre
Feutres sur papier marouflé
Fléchissement de la lumière
Lumière d'huile et de rehauts
Hauts les cœurs agglomérés
Autour de Bissière et de Mousse
Sa douce épouse

Aix en Provence Exposition Bissière
Chapelle des Pénitents Blancs
Fondation Jean et Suzanne Planque
28 octobre 2023

QUELQUES LUMIÈRES DANS LA NUIT DU 22 OCTOBRE 2022

QUELQUES LUMIÈRES DANS LA NUIT Il est deux heures pile ce deux octobre 2022 Que de deux ! C’est un dimanche de la vie le seul qu’il me sera donné de vivre cet unique deux octobre deux mille vingt-deux, autant mettre tous les atouts de mon côté pour bien l’apprécier Un peu d’insomnie n’est pas inutile pour apprécier le sommeil écrit le narrateur de « la Recherche »Il est deux heures quatorze « les quatorze chemins du chemin de la croix » lit_-on dans la faute de l’abbé Mouret Il est 2h22…les flics ! Wikipédia relève 15 hypothèses sur l’origine de l’expression Il est 2h34 numéro du département de l’Hérault préfecture Béziers où les cathares biterrois réfugiés dans la cathédrale Saint Nazaire furent passés au fil de l’épée par les « saigneurs » de France conduisant la Croisade contre nos bonshommes et bonnes femmes rebaptisés par l’ennemi « hérétiques » » Tuez-les tous Dieu reconnaîtra les siens  charmante injonction de nos doux chrétiens Il est 2h40 mais qui donc dit ? et où ? et quand ? je m’en moque comme de l’an quarante ! Il est 2 heures 45 1945 mon année de naissance et celle de Nick Mason (batteur des Pink Floyd) Gilles Servat auteur compositeur interprète breton (La voilà la blanche hermine Vive la mouette et l’ajonc) Bob Marley (roi du reggae) Gérard Lenorman (Nous irons tous au paradis) Dany Cohn-Bendit (Nous sommes tous des juifs allemands) né le jour-même où Martin Luther King fut assassiné à Memphis Keith Jarret (pianiste phénoménal) Annie Chancel plus connue sous le nom de Sheila lala Noël Godin(l’entarteur de célébrités) et moi et moi et moi 2H59  encore une minute monsieur le marchand de sable, une minute de silence pour boucler cette heure où l’on essaya de projeter quelque lumière en cette nuit unique de ce dimanche deux octobre mille deux cent vingte deux

un peu d’insomnie n’est pas inutile pour faire un dessin comme sous hypnose

JE N’ARRIVE À VIVRE BIEN QU’AVEC LA NUIT

 
Je n’arrive à vivre bien qu’avec la nuit.
Aveugle d’abord, durant ce fameux premier somme,
où s’introduit et nous agite la folle du logis.
Puis les yeux se dessillent et l’on suit les pas du premier venu,
un livre qui nous a endormi, ou un autre que l’on va chercher
à tel endroit de sa bibliothèque,
soudain pris par la manie de le consulter à nouveau.
Cette nuit c’est Hugo,
Tous deux muets nous contemplâmes le ciel où s’éteignait le jour,
Que se passait-il dans nos âmes ? Amour Amour !
C’est le corps ma compagne, longtemps à mes côtés,
c’est son corps dont je n’apprends pas à me passer.

Puis les yeux à nouveau fermés,
je vois se dessiner « demain dès l’aube »,
le sonnet dédié à Léopoldine
dont la mort laissa trois ans, dit-on, le père Hugo,
sans plume et sans papier.
Une voix venue d’Outre-Tombe me le récite,
mais « coince » soudain sur un vers,
celui qui suit « je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps ».
Je sais qu’il est question de « pensées »,
de celles qui nous plongent, contre notre gré,
dans nos ténèbres intérieures.
 Je fais alors la lumière et mets un terme à ce texte ainsi couturé.
Par sa perte.