UNE CHANSON QUI TRAÎNE

enregistrement 09/10/2020
(vivement le retour au studio)




UNE CHANSON QUI TRAÎNE





Une chanson qui traîne à la traîne d’un dimanche d’été

Une chanson d’Gabin que gamin tu chantas au ciné

Une chanson aimée de Césaire ou d’un nègre de Harlem

Une chanson de rien qui te prend par la main





(pont musical)





Une chanson ma chère que j’t’écris sur papier quadrillé

Une chanson chérie où l’on s’dit des bêtises à l’envie

Une chanson en rêve sur tes lèvres qui m’embrassent et rient

Une chanson sans trêve qui traverse nos nuits





(pont)





Une chanson d’orfèvre pour la voix d’un chanteur à succès

Une chanson discrète dans la voix d’un poète ignoré

Une chanson d’un jour sur le fleuve des voix en allées

Sur ta barque fragile elle s’en va elle file





JJ Dorio (voix,parole,musique.)

AIMER LA POÉSIE





Aimer la poésie…

et tout le reste est littérature

 Aimer Orphée

le luthiste apollinaire

 Aimer le rythme

la chanson des neuf cordes

Comme s’il y avait

une beauté du monde

qui vient et va

et que traduit

– tant bien que mal –

la mélodie contrariée

de ce poème





AIMER L’UTOPIE

AIMER ALLER ARTISAN ASTÉROÏDES AUJOURD’HUI BABELS BOOMERANG BIOGRAPHIE BLOG BOURRU CARNETS CHEMIN CHUTES COUTEAU  DANGER DÉDICACES DIABLE DORIO EFFLEURER ÉNIGME ESSAI EXIL FANTAISIE FÉTUS FRAGMENTS FRONT GAMMES GNANGNAN GRAINS GRATUIT HAÏKU  HOCHET MANIÈRES MARTIGUES MÉMOIRE MOINEAU MORT MYTHES NON-DIT   PAIX PALET PALIMPSESTE PARADIS PARADOXE PASSAGERS PASSER PASSEUR PENSER PHRASE POÈME POÉSIE POÈTE POINÇON POLYPHONIE PUCES QUE SAIS-JE RATÉ RÉALITÉ ROSIER SABLE SILENCIAIRE SOUFFLEUR SUJET TEMPS TRACES UTOPIE

JEAN JACQUES DORIO





TÂCHONS D’Y VOIR CLAIR

Plutôt que de soutenir ce que l’autre rejette

 et de rejeter ce que l’autre soutient,

tâchons d’y voir clair.





Tchouang Tseu

(traduction JF Billeter)





PASSAGERS ÉPHÉMÈRES

Passagers éphémères de la planète Terre

Ronde du temps où nos pas sont comptés


Mais le lecteur qui aime les poèmes

Prolonge leur danse et leur durée

doriojeanjacques@gmail.com


	

SI J’ÉTAIS UNE MOUETTE

si j’étais une mouette
une chanson pour les enfants
et pour les raffinés

SI J’ÉTAIS UNE MOUETTE

Voix paroles et musique

Jean-Jacques Dorio





Si j’étais une mouette

Je volerais dans le bleu

J’irais de Martigues à Sète

Un voyage fabuleux

Si j’étais un ptit lézard

Je serais un baladin

Qui écouterait Mozart

Sous les pierres du jardin

Mais je ne suis qu’un enfant Avec mon corps d’écolier

Qui rêve de temps en temps De partir de s’envoler

Si j’étais un poisson-chat

Dans mes océans bleuis

J’aurais un’ vie de pacha

Les yeux toujours éblouis

Si j’étais cet oiseau-lyre

Du poème de Prévert

Je sortirais du pupitre

Ma musique de trouvère

Et je serais cet enfant Avec mes ail’s d’écolier

Qui s’en irait dans le vent Pour partir pour s’envoler

LETTRE UN PEU LESTE PRISE AU COLLET





Réponse de Louise à la lettre de Gustave

du 24 janvier 1854

Aux Martigues

04/04/2020

nuit de samedi 4h





Mon cher Gus

Tes phrases me grisent

Elles illustrent à merveille

Ton psychologico

Caca nerveux





Et ton pucelage

Qui dis-tu

Ouvre à tout vent

La reproduction

De ta future œuvre

M’a faite trépignée

De rage endiablée





Du coup je suis allée

Tout de go

Au zoo

Du jardin d’acclimatation

Donner quelques feuilles

De Bovary

Aux grands singes

Et aux ouistitis





Au retour sur ma table

J’ai pris mon stylo bic

Et composé une chanson

Avec les meilleures

De tes rogations





La fille du Bédouin

Le citoyen Machin

Et la Louise collée

Au faux blair

De Flaubert





C’est le refrain

Que nous chanterons

Sans freins

Rue de Sèvres

Quand sorti de ta mouise

Tu pourras de vive voix

La voile enflée

Achever ta besogne





Ta Louise





COMPLÉMENTS

Extraits de la lettre de Gustave Flaubert à Louise Collet

Croisset 23 janvier 1854 Nuit de lundi 1h

J’ai passé deux exécrables journées, samedi et hier. il m’a été impossible d’écrire une ligne. Ce que j’ai juré, et gâché de papier et trépigné de rage, est impossible à savoir. J’avais à faire un passage psychologico-nerveux des plus déliés, et je me perdais continuellement dans les métaphores, au lieu de préciser les faits. Ce livre, qui n’est qu’en style, a pr danger perpétu continuel le style même. La phrase me grise et je perds de vue l’idée. L’univers entier me sifflerait aux oreilles, que je ne serais pas plus enragé abîmé de honte que je ne le suis, qqfois. Qui n’a senti de ces impuissances, où il semble que votre cervelle se dissout comme un paquet de linges pourris ! – & puis le vent resouffle, la voile s’enfle. ce soir, en une heure, j’ai écrit toute une demi-page. Je l’aurais peut-être achevée, si je n’eusse entendu sonner l’heure & pensé à toi.

Quant à ton Journal, je n’ai nullement défendu à B. [Bouilhet] d’y collaborer. Mais je crois seulement : que lui, inconnu, débutant, ayant sa réputation à ménager, son nom à faire valoir, & mousser, il aurait tort de donner maintenant des vers à un petit journal. cela ne lui rapporterait ni honneur, ni profit. et je ne vois pas en quoi cela te rendrait service, puisque vous avez le droit de prendre de droite & de gauche ce qui vous plaît. – Pour ce qui est de moi : tu me comprends que je n’écrirai pas plus dans celui-là que dans un autre. à quoi bon ? & en quoi cela m’avancerait-il ? S’il faut (quand je serai à Paris) t’expédier des articles pr t’obliger, de gd cœur. Mais quant à signer, non. Voilà vingt ans que je garde mon pucelage. – Le public l’aura tout entier & d’un seul coup, ou pas. D’ici là, je le soigne. Je suis bien décidé d’ailleurs à n’écrire par la suite dans aucun journal fût-ce même la R. des Deux M.  [Revue des Deux Mondes], si on me le proposait. Je ne veux ne faire partie de rien, n’être membre d’aucune académie, d’aucune corporation, ni association quelconque. Je hais le troupeau, la règle & le niveau. Bédouin, tant qu’il vous plaira. citoyen, jamais. J’aurai même gd soin, dût-il m’en coûter cher, de mettre à la première page de mes livres que « la reproduction en est permise », pr afin qu’on voie bien que je ne suis pas de la Société des gens de lettres – car j’en renie le titre, d’avance, & je prendrais vis-à-vis de mon concierge plutôt celui de négociant ou de chasublier. – Ah ! ah ! je n’aurai pas tourné dans ma cage pendant un quart de siècle, et avec plus d’aspirations à la liberté que les tigres du Jardin des Plantes, pour m’atteler ensuite à un omnibus et marcher trottiner d’un pas tranquille sur le macadam commun –Non, non – Je crèverai dans mon coin, comme un ours galeux. – Ou bien l’on se dérangera pr voir l’ours. – Il y a une chose toute nouvelle & charmante à faire dans ton J. [Journal], une chose qui peut être presque une création littéraire, & à quoi tu ne penses pas, c’est l’article mode. Je t’expliquerai ce que je veux dire dans ma prochaine. Il me reste à peine assez de place pour te dire que ton G. t’embrasse.





ILLUSTRATIONS

Fac-similé

Lettres de Gustave 23/01/1854

Réponse de Louise 04/04/2020

(brouillon de culture)

Gus Flaubert
23/01/1854
1 h du mat
Louise Collet
pcc Jean Jacques Dorio
04/04/2020
4H DU MAT
Flaubert à 50 ans
photographié par Nadar
fac-similés :
enveloppe et signature autographe
du maître romancier