PERSONNE N’EST CAPABLE DE SONNER LA FIN DE LA PANDÉMIE









Marianne Renoir Anna Karina Jean Luc Godard

Demandez le programme de Pierrot le Fou

Du peintre Auguste Renoir et de son fils Jean

Qui tourna Nana (1926) Bovary (1933) Toni (1935)

Qui se passe pendant la construction du pont

de chemin de fer qui enjambe le chenal de Caronte

aux Martigues où l’inconnu qui prose ces lignes habite 





C’est fou d’écrire ça non ? « C’est bien plus fou que ça »

dit une autre Marianne Renoir à Octave Milton

qui s’empresse de le transférer par conversion numérique

à son ancienne amante amie mentor Livia Colangeli*





Mais foin de Cinéma et de Littérature (tout le reste)

La cavalerie de l’armée du vers**

Passe et repasse sur ma page

Cette énergie engendrée par le rythme

et la rime de mille ans de poésie française

que plus personne à présent réellement ne lit





Personne pourtant ce n’est pas rien

C’est le héros de l’Odyssée

Complètement timbré

De vouloir revoir sa Pénélope Renoir

Après la Guerre de Troie

(Au fait a-t-elle bien eu lieu ?)





Et « personne » c’est le masque du Covid

notre actuelle tragicomédie

« Per Sonare » croit-on en vain

la fin de la pandémie





(à suivre)

*Lise Charles (La demoiselle à cœur ouvert) 2020

*Jacques Réda (Quel avenir pour la cavalerie ?

Une histoire naturelle du vers français) 2019






	

QUENEAU NOUVEAU DOCTEUR CONTRE LE CORONA





Le roi Raymond Queneau écrivit dix sonnets

Dont chaque alexandrin fut par lui séparé

Sur quatorze languettes de papier découpé

10 puissance 14 vous zavez ka compter*





Moi je les ai classés dans ma verte chemise

Je les apprends par cœur chantant leur Oulipo

Je conseille le remède à ceux que traumatise

Le virus du covid qui leur vide la peau





Le poète inspiré c’était bon pour Homère

L’aède de l’Iliade exaltant les Héros

Les Grecs s’écrabouillaient faisant pleurer les mères





Les poètes oulipiens c’est plus terlintintin

Des dieux ils ont soupé ils préfèrent les lutins

Qui nous délivrent du mal mais non des chocs verbaux





 *Cent mille milliards de poèmes

Raymond Queneau

dimanche 03/05/2020

POÈMES DE COVID EN RÉA POÉTIQUE





SILLONS TRISYLLABIQUES

année 2020

dite des devins

indication :

lire des yeux puis de la voix

ces textes écrits en trisyllabes

le lecteur idéal laisse le texte capter

tout son présent     

n’oubliez pas les diérèses.





Janvier

PAROLES SANS ROMANCES TRACÉES À LA POINTE FINE

il ne sert  à rien  d’expliquer  Dorio  dans le texte  Dorio  a’xist’pas  mais il trace  des sillons  en passant une araire  pointe fine  va et vient  de paroles  sans romances  il ne sert  à rien  sur la page  des fragments qui se perdent  roue errante  d’une main  du tressage  sans dressage la sibylle  peut bien rire les idylles  et rondeaux  s’en aller  je persiste  et je signe





Février

SOLITAIRES SOLIDAIRES DES RAISONS ET DES RIMES

février  découpé  en vingt neuf  vers sans rimes  à jets d’encre  sur la page  puis clavier  pour l’écran février  cette année  apporta corona  un virus  une grippe  pas d’Espagne  mais de Chine  tchin tchin tchin qu’opposer  à la mort  si ce n’est  la richesse  d’exister  avec et pour  nos semblables  solitaires  solidaires des raisons  et des rimes chuchotées





Mars

POÈMES DE COVID EN RÉA POÉTIQUE

tout oublier phrases cul par-dessus gentillesse tout ouvrir à ton bic laissé seul sur la page mon hôtesse tout futur enjambant passerelle au-dessus de l’abîme tout connaître du regard des mourant.e.s à la douane du grand soir tout écrire en réa poétique des poèmes de covid des patient.e.s aimables qui sourient avant de trépasser tout ainsi qui passa