LE TEMPS LE TEMPS C’EST VITE DIT Le temps je le construis et il me déconstruit Le temps d’une fiction : La disparition Le temps le temps c’est vite court : Largo es el arte La vida en cambio corta como un cuchillo Ángel GonzálezC’est long l’art Mais la vie en revanche c’est court (ça coupe) comme un couteau Le temps dilaté d’Einstein on the beach Le temps des hommes inquiets de la mer inquiète Le temps d’écrire le roman qui n’apporte pas de réponse Le temps de s’égarer dans une forêt afin d’avoir toujours quelque chose à y trouver Senancour Le temps élastique électrique magnétique Le temps le temps de fabriquer son pastis À la recherche du taon perdu Le temps du tour du jour en 80 mondes Cortazar Le temps de sombrer corps et bien sur les pages de 93 Le temps de ressusciter sur les murs de Mai 68 : LA VIE VITE / SISYPHE !.. / ICI ON SPONTANE/ ON N’A PAS LE TEMPS (d’écrire des motions) (de lire Claudel) (de s’emmerder) les parenthèses indiquent des surcharges
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LES MARTINETS NOIRS
LES MARTINETS NOIRS SONT EN VOIE DE DISPARITION comme les poètes d’aujourd’hui victimes de l’erradication des passeurs de poésie dans la presse et à la télévision Victimes de la récurrence des épisodes caniculaires qui mettent le feu aux arbres et à cette forêt de symboles que chantait le poète des Correspondances Victimes des rénovations des bâtiments qui réduisent les possibilités de se nicher sous les ardoises du toit sur lesquelles Reverdy écrivait (plupart du temps) ses poèmes


hypnographies détails 19/02/2023
DOUZE PENSÉES D’UN DIX OCTOBRE
Je pense qu’il est bon de lire deux poèmes par jour : l’un que l’on relit pour la centième fois, l’autre que l’on découvre sur une revue de poésie ou un site internet. Je pense à Charles Cros et à son hareng saur sec sec sec que je fis apprendre (et jouer) à des générations de collégiens Je pense à mes potaches et au potage de ma mère qu’elle me faisait prendre avec du tapioca Je pense au Pont des Arts où par hasard on croise le vent fripon et la chanson guillerette du polisson de la chanson Je pense à François Villon et aux neiges d’antan Je pense au joueur d’orgue qui arrêtant sa manivelle m’indique la Chaussée d’Antin Je pense au vieux qui lisait des romans d’amour et au old man and the sea qui s’accroche à sa ligne et dit : Tu veux ma mort poisson ! Je pense à Pour qui sonne le glas…il sonne pour toi ! Je pense à Anton Voyl le héros sans « e » de La Disparition Je pense à Paul Valéry qui sort de sa tombe chaque nuit pour réciter face au toit tranquille une strophe du cimetière marin Je pense au frère que je n’ai jamais eu ni à la sœur d’ailleurs Je pense au poème prémonitoire de Cesar Vallejo que je traduis ainsi : Je mourrai à Paris un jour d’orage dont déjà je me souviens Me moriré en París con aguacero Un día del cual tendo ya el recuerdo ( Piedra negra sobre una piedra blanca)

CALLIGRAPHIES SANS CALLIGRAPHE

DE COUPS EN COUPS : LA VIE EST UN COMBAT SINGULIER
Hay golpes en la vida ! Cesar Vallejo Los heraldos negros
Coup de raccroc, de Jarnac, coup sur le nez, la vie est un combat singulier. Coup de ha(z)ard (le jeu de dés), roulent les chiffres des casinos, rien ne va plus, les jeux sont faits. Coup malheureux sur le tapis, sur le billard des insomnies. Zéro, le chiffre te poursuit. Coup sur la tête du philosophe au marteau devenu fou en voyant un cheval mourir sous les coups de son cocher. Coup de tonnerre dans un ciel serein ; la guerre, que l’on croyait objet exclusif des historiens, reprend ce 24 février 2022 dans l’Ukraine pro-européenne que veut anéantir la puissance militaro-fasciste russe. Coup sur les rêves kantiens de Paix Universelle. Coup sur les signes ascendants de l’Utopie d’une poésie qui devait être faite par tous non par un. 1
Coup de raccroc : Juste ou faux par hasard…L’art ne me connait pas Je ne connais pas l’art 2 Coup de Jarnac, coup d’épée d’un duel, porté à l’arrière du genou de son adversaire par Gut Chabot Saint Gelais, baron de Jarnac. Coup sur le nez à ne pas confondre avec avoir un coup dans le nez. Coup de al-azahar : le jeu de dés sur lequel était dessiné el azahar, la fleur d’oranger. Coup sur la suite d’un texte tordu, touffu, écrit en l’an soixante-sixième de mon âge, repris dix ans plus tard en tournant les feuillets blancs et noirs d’un livre 3 voué à sa disparition.
1 Lautréamont 2 Tristan Corbière 3 JE T’RÊVE Editions Rafaël de Surtis Cordes/Ciel 2011)
https://www.leseditionsdunet.com/livre/un-dictionnaire-part-moi