POUSSIÈRES D’ÉTOILES

Nous sommes faits de poussières d’étoiles, une part infime du Cosmos, et l’on voudrait que chaque humain vantât son moi ? Moi moi…et les petits oiseaux disait ma mère l’Oye : suite de piano à quatre mains de Momo Ravel dédié à Jean et Mimi les enfants de ses amis Godebski Lui le musicien célibataire dont la descendance ne nécessita aucun acte de notaire mais des partitions dont l’exécution par musiciens et musiciennes interposés nous plongent en quelque sorte dans l’éternité, le temps du boléro, de la pavane pour une infante défunte, de Daphnis et Chloé Poussières d’étoiles nous voilà miroirs l’esprit zazen qui ne sait rien et ne repousse rien  Nous voilà pinceau fait de poils de renard, de martre ou de crin de cheval Griffe du râteau sur le sable vierge Une constellation froide d’oubli et de désuétude lance l’inventeur du Coup de dés lancés sur quelque surface vacante et supérieure Nous voyons la page blanche au papier de riz, la partition réglée ou calligrammée, la plage sous les pavés, les friches des Bouffes du Nord devenues scène d’un théâtre inventif…le heurt successif, sidéralement…poursuit ce Mallarmé homme-livre, veillant, doutant, roulant ses petits cubes de hasard, reliant pêle-mêle les rouages de l’atome aux expériences de sa vie lancée dans des circonstances éternelles…

1 Stéphane Mallarmé  Un coup de dés

https://www.leseditionsdunet.com/livre/un-dictionnaire-part-moi

GRENADES dont chaque graine est une étoile





O liqueurs de grenades chaudes comme du rhum !
Jean-Claude Renard (1922-2002)

Mes grenades cette année
Ont poussé comme des lampes
Éveillées pour l’enfant
Qui souffle ses dix printemps

Nous en goûtons le jus
Alchimie des divinités
Symbole de vie fertile
De graines, comme la Joie, profuses

Nous en lisons les Charmes
Dans des images de Valéry
Fronts souverains éclatés de leurs découvertes
Ou de Lorca le Grenadin
Cada grano es una estrella

Mes grenades cette année
Que j’honore de ce poème
Foisonnant, contourné








ÉCRITURE CACHÉE





À mesure que tu lis les images

et leurs grands reflets

tu dois chercher leur écriture cachée





Dans le moindre poème

ou sur la scène d’un drame

où parlent d’étranges personnages





À mesure que tu parcours

le flot d’un texte

dur comme grains de sable

doux comme des larmes





À mesure que le serpent d’étoiles

cède le ciel

à l’aurore des paroles

qu’il faut apprendre à partager





avec et sans les mots









italiques Jean Giono