UN DIMANCHE DANS MA VIE


Aucun bruit C’est la nuit Qui dort dans son étui
Mes oreilles sonnent leurs morphèmes
Dans mon lit j’égrène mentalement quelques chansons de Francis Lemarque
Le petit cordonnier et (bien sûr) Marjolaine
Je suis cet « inconnu sur sa guitare »
Le brouillard de la chanson tombe sur la mer que je vois à l’horizon
On entend alors les cornes de brume des bateaux qui portent avec leur lourd pétrole noir la malédiction de notre civilisation
« Sous la pression du négatif…nous avons à reconquérir une notion de l’être qui soit affirmation vivante, puissance d’exister et de faire exister » Paul Ricœur
Artaud le Momo avait trouvé une formule plus percutante
Il s’agit de Guérir la vie

Martigues dimanche 18 août 2024

POUR EXISTER FAUTI DU SANG ?

POUR EXISTER FAUTI DU SANG ?

Exister
C’est pas si simple
Mais Jean Follain

En fit le titre
D’un précieux recueil
De Poèmes


Elle disait C’est le pain
La porteuse
Levée aux aurores


Il disait Fauti du sang ?
Le vendeur de sanquette de cochon
Préparée aux petits oignons


Et leurs cris
Tombaient dans l’oreille
De l’enfant que j’étais

Et que je suis encor
Avec mes cheveux blancs
En assemblant mes feuillets

Nés dans la nuit
Reprisés chaque matin

« Pour sauver son éternité »

la "sanquette en occitanie
désigne le sang des animaux
que l'on passe à la poêle à frire

Jean Jacques Dorio 2 mai 2023 et 21 mars 2024

LA TERRE LE CIEL ET LE TROISIÈME ÉLÉMENT





Terre à terre 
Ou de plein ciel
Que dire que taire ?

Terre, ciel et un troisième terme que je ne sais nommer
Mais qui, entre présence et absence, tient ma plume
Et lui dit d’exister

Exister sans se montrer, 
Sans se monter la tête,
Sans prétendre penser

Terre à taire
Ciel invisible
Et sous terre
Les germes
De nos changements
Secrets




carte manuscrite recto 10,5×14,8 cm
hypnographies carte verso terre ciel et 3° élément

SIGNES ÉCRITS COMME EN HYPNOSE

une page de signes et d’écriture




les signes que je viens de tracer
diction


« écrite ou non la parole est une musique de temps… »
diction

1

Seule l’imagination, instrument de la veille généralisée, parce qu’elle ne connaît pas le sommeil, est capable de supporter, sans vouloir les contraindre, la variété sans limite des choses et des êtres, et leur correspondance, de rendre possible qu’ils constituent un monde.

                                                                                  François Roustang 1923-2016 (Hypnothérapeute)

Les signes que je viens de tracer en une minute ou deux, à 7 heures du matin avant mon lever…

Les signes me regardent comme autant d’autres en moi, d’autres facteurs venus m’apporter

le courrier du matin…

Et comme d’autres lectrices qui me ressemblent et me relancent en vibrations, résonances imaginatives,

écheveaux de la femme du héros errant de l’Odyssée.

Les signes que j’écris depuis 9 ans et chaque jour, comme en hypnose,  où tout vient de la faculté né de longues pratiques, de savoir peu à peu lâcher les chevaux de nos cinq sens pour devenir capable « de supporter la variété sans limite des choses et des êtres …»

Hypnographies de mes identités jamais fixées mais sans cesse en mouvement…

Traversées comme autant de coups de plumes qui jamais n’aboliront l’extraordinaire hasard d’exister.





2

« Écrite ou non, la parole est une musique du temps et le temps nous presse de comprendre.»

Roger Judrin (1909-2000)

Mais si je suis parfois pressé de paroles et d’écritures qui font de confusion la marque, en revanche, pour « comprendre » ce qui est en train de passer, c’est une autre affaire, une autre paire de manches.

C’est le long cours d’une vie de doutes et de questions sans réponses immédiates…

Ce sont par essais successifs faire le tour des énigmes en proposant plusieurs voies d’entrées…

en laissant le corps flotter vers ces dimensions d’inconnu et d’étonnement qui sont en nous le plus souvent ignorées…

Quelquefois un mot vient puis un autre…

Mais ce n’est qu’à la sortie, après notre dernier soupir, comme disait je ne sais plus quel ancien,

que d’autres que nous, s’ils le souhaitent et en ont les capacités, feront le conte de nos essais, pertes certaines, profits légers…