TROIS PAPILLONS

Alice est repartie dans l’avion du soir pour Copenhague mais je lui offre ce dernier poème d’une série conçue pour elle ce mois d’août 2025

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Un papillon vole en mon cœur

C’est un monarque orange et noir

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Du second j’ai fait une chanson

C’est un morio presque un Dorio

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Le troisième le plus étrange

Je ne sais pas si je l’ai rêvé

Ou si c’est lui qui m’a rêvé

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Papillon de mon palpitant

Papillon de ma chanson de nuit

Papillon d’un certain

Tchouang Tseu

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Trois papillons de fantaisie

Légers fragiles

Pour nous guérir

Des guerres

Et des mauvais génies

À DEUX MAINS

Avec ma main première (la droite), j’écris des poèmes. Je m’aventure sur des terres inconnues avec les moyens du bord : la plume sergent major, la feuille blanche, les réminiscences, les techniques d’un vieux singe désireux d’inventer une nouvelle grimace, la fantaisie.

Avec ma main seconde, je puise dans le bien commun des savoirs diffus, qui fleurissent les dictionnaires, les encyclopédies, espérant, comme un naufragé, y trouver un refuge, du moins pour la journée.  Là, point de page blanche, mais un cahier d’écolier, bien quadrillé et que je renouvelle quand sa dernière feuille est pleine à ras bord.

Et avec ta main troisième ? me demande le petit malin qui a lu ces lignes en n’en croyant rien.

une autre manière d’écrire dans un dessin qui crâne

SEUL DANS LA NUIT

Comme un art poétique une fantaisie

Seul dans la nuit je suis perdu
Mais si je l’écris ça va mieux
C’est un moyen frappé d’instinct
De convoquer nos petits dieux
Sans en faire tout un tintouin
Temps retrouvé ou Temps perdu

Seul dans la nuit j’écris sans art
Je laisse aller selon la plume
Sans ornements sans métaphores
Je prends des mots je les allume
À la chandel de Bachelard
Ou bien j’amorce l’anaphore

Seul dans la nuit j’ai ébauché
Pour l’étranger qui veille en moi
Pour Poésie mode d’emploi 1
Ces quelques lignes maladroites
Enfant qui agite son hochet
Puis qui se rendort sous sa coite

1 Blog de JJ Dorio un poème par jour depuis le 8/01/2006

https://wordpress.com/home/poesiemodedemploi.blog

T’IMAGINES C’EST PAS RIEN C’EST QUOI ALORS?

une fantaisie du soir




T’imagines c’est pas rien c’est quoi alors ? c’est trop long à t’expliquer

T’imagines c’est de l’occitan al lum rossèl d’una candèla censada eccartar la tronanda*

*à la lumière rousse d’une chandelle censée éloignée la foudre

T’imagines c’est chacun de tes doigts sauf l’index mis en quarantaine dans les caves du Vatican

T’imagines c’est un poème qui a fait une dépression nerveuse* il n’y a qu’un pessoïen pour trouver ça

*o meu poema teve un esgotamento nervoso

T’imagines sur une malle du grenier un chat-huant fumant la pipe de Magritte

T’imagines c’est l’horloge qui tourne dans la tête tranchée par la grande aiguille

T’imagines une voix d’outre-tombe qui déchire le papier

T’imagines tantôt la vie tantôt la mort et au milieu coule un fleuve noir

T’imagines des lettres minuscules qui magnétisent ton bas de casse

T’imagines c’est pas rien c’est quoi alors ?

T’as plus qu’à tout relire !

QUAND LIRE C’EST FAIRE

Mes fantaisies naissent de presque rien…un grain de poussière sur la toile suffisait à Miró…pour Dorio c’est un mot issu du dernier rêve…d’un livre sous les yeux… ou d’une conversation d’hier au téléphone ou par courrier électronique…le plaisir de vive voix étant asteure interdit…c’est la période du virus dit corona ou covid19…qui dévaste la planète et confine ses habitants…Faites seulement faites…j’ai cette formule dans la tête…et la voilà au bout de la plume qui trace cette page…une fois n’est pas coutume je l’ai écrite comme un éclair…je vous fais sa photo…vous jugerez par vous-même…mais faites donc…no más disent les latinos à tout moment…et au Pérou c’est le familier no masito…et par le fait…cette nuit pour toi lecteur et toi lectrice…qui aurez suivi jusqu’au bout cette fantaisie…je vais transformer la célèbre formule quand dire c’est faire…en quand lire c’est faire…à toi d’en placer une maintenant…d’ouvrir ta page…et de faire disparaître celle-là…





18/04/2020 02h47

la page écrite
à la vitesse de l’éclair