LA COCCINELLE

voix Jean Jacques Dorio
accompagnement Philippe Bruguière
 

LA COCCINELLE
 
Poème Victor Hugo Musique JJ Dorio
 
Elle me dit: « Quelque chose Me tourmente. » Et j’aperçus
Son cou de neige, et, dessus, Un petit insecte rose.

J’aurais dû – mais, sage ou fou, A seize ans, on est farouche, -
Voir le baiser sur sa bouche Plus que l’insecte à son cou.

On eût dit un coquillage; Dos rose et taché de noir.
Les fauvettes pour nous voir Se penchaient dans le feuillage.

Sa bouche fraîche était là: Je me courbai sur la belle,
Et je pris la coccinelle; Mais le baiser s’envola.

« Fils, apprends comme on me nomme », Dit l’insecte du ciel bleu,
« Les bêtes sont au bon Dieu; Mais la bêtise est à l’homme. »

 
Victor Hugo
Paris, mai 1830.
Les Contemplations


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                              Jean Jacques Dorio
                           9 rue de la Bergeronnette
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C’EST LA JEUNESSE ET LE MATIN

voix Jean Jacques Dorio
accompagnement Philippe Bruguière
 *

nb
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Jean Jacques Dorio
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C’EST LA JEUNESSE ET LE MATIN
 
poème Victor Hugo Musique JJ Dorio

C'est la jeunesse et le matin.
Vois donc, ô ma belle farouche,
Partout des perles : dans le thym,
Dans les roses, et dans ta bouche.

L'infini n'a rien d'effrayant;
L'azur sourit à la chaumière;
Et la terre est heureuse, ayant
Confiance dans la lumière.

Quand le soir vient, le soir profond,
Les fleurs se ferment sous les branches ;
Ces petites âmes s'en vont
Au fond de leurs alcôves blanches.

Elles s'endorment, et la nuit
A beau tomber noire et glacée,
Tout ce monde des fleurs qui luit
Et qui ne vit que de rosée,

L'œillet, le jasmin, le genêt,
Le trèfle incarnat qu'avril dore,
Est tranquille, car il connaît
L'exactitude de l'aurore.


Victor Hugo
 
18 juillet 1859
Les chansons des rues et des bois
20 titres inédits

photos Noémie Dorio
le livret avec les textes des chansons
les photos les dessins
la présentation du projet
est l’œuvre de Jean-Claude Di Ruocco


SI MES VERS AVAIENT DES AILES

AVANT QUE LA VAGUE
NE LES MANGE

Fos sur Mer
08/10/2019



Voix JJ Dorio
Accompagnement Philippe Bruguière

   
SI MES VERS AVAIENT DES AILES 
 
poème Victor Hugo Musique JJ Dorio
 
Mes vers fuiraient, doux et frêles,
Vers votre jardin si beau,
Si mes vers avaient des ailes,
Des ailes comme l'oiseau.

Ils voleraient, étincelles,
Vers votre foyer qui rit,
Si mes vers avaient des ailes,
Des ailes comme l'esprit.

Près de vous, purs et fidèles,
Ils accourraient nuit et jour,
Si mes vers avaient des ailes,
Des ailes comme l'amour.

 


Paris, mars 18... (22 mars 1841)

Les Contemplations




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Jean Jacques Dorio
9 rue de la Bergeronnette
13500 Martigues



JE N’ARRIVE À VIVRE BIEN QU’AVEC LA NUIT

 
Je n’arrive à vivre bien qu’avec la nuit.
Aveugle d’abord, durant ce fameux premier somme,
où s’introduit et nous agite la folle du logis.
Puis les yeux se dessillent et l’on suit les pas du premier venu,
un livre qui nous a endormi, ou un autre que l’on va chercher
à tel endroit de sa bibliothèque,
soudain pris par la manie de le consulter à nouveau.
Cette nuit c’est Hugo,
Tous deux muets nous contemplâmes le ciel où s’éteignait le jour,
Que se passait-il dans nos âmes ? Amour Amour !
C’est le corps ma compagne, longtemps à mes côtés,
c’est son corps dont je n’apprends pas à me passer.

Puis les yeux à nouveau fermés,
je vois se dessiner « demain dès l’aube »,
le sonnet dédié à Léopoldine
dont la mort laissa trois ans, dit-on, le père Hugo,
sans plume et sans papier.
Une voix venue d’Outre-Tombe me le récite,
mais « coince » soudain sur un vers,
celui qui suit « je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps ».
Je sais qu’il est question de « pensées »,
de celles qui nous plongent, contre notre gré,
dans nos ténèbres intérieures.
 Je fais alors la lumière et mets un terme à ce texte ainsi couturé.
Par sa perte.


	

J’AI RÊVÉ

J'air rêvé que l'on me préparait une horchata  de chufa
C'était dans un café qui faisait face au Lyceo
Sur les Ramblas
en 197..

J'ai rêvé que je mâchais de la canne à sucre
pour tenir le coup jusqu'au soir
quand on rentrerait de la pêche
avec les indiens panaré
Et que l'on dégusterait assis sur nos cuisses
le poisson boucané

J'ai rêvé que j'allais à mon enterrement*
Dans la forêt pleine d'esprits
Où l'on installe ton corps sur un arbre
Avant de faire de tes os
Une poignée de poudre

J'ai rêvé qu'en jouant du violon
devant notre haie de pittosporums
Tu m'étais apparue
Dansant la plus que lente**
J'ai rêvé de nos adieux
Et de cette brassée de bruyère
Que je déposerai demain dès l'aube*** sur ta tombe

Odeur du temps brin de bruyère
Et souviens-toi que je t'attends*



*Guillaume Apollinaire **Claude Debussy ***Victor Hugo