Trois poèmes embrouillés Chants d’hiver Fin de l’année Ne leur jetez pas d’anathèmes Faites plutôt grandir leurs thèmes : Ne pas vieillir Ne pas haïr Et toujours à contre-courant Dire ses quatre vérités 1 Comme pour s’empêcher de vieillir Troubadour chantait à sa dame Amour Mais par crainte de se faire occire Le nom de sa dona restait secret (C’était comme une énigme Proche du chant des Sirènes Qui perdait les navigateurs Exceptés ceux dont les oreilles Sentaient la cire) Comme pour m’empêcher de vieillir Je prose ces vers maladroits Pour celle qui me fit connaître la Joie Et qui cent fois hélas N’est plus 2 Même Juive ou Sarrazine Un vers traduit de la langue d’oc Dit bien que le désir Transcende les préjugés Ab atraich d’amor doussana Par l’attrait de douce amour La plume d’un troubadour Élève la voix vers la beauté À contre-courant des malédictions Sources des guerres de religions 3 Chant d’amour pareil au cœur d’un jeune enfant Qui attend pour s’endormir Le baiser de Maman Chant de mort La douleur sans espoir que nul ne peut conter Et toi ô cher Esprit Tu chantes l’un et l’autre Joie et Tristesse Tristesse et Joie
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MANIFESTER sa puissance d’agir
Nous ne naissons pas libres, nous le devenons. Si la liberté politique doit certes protéger de la violence et garantir certains droits, sa véritable fin est de permettre à chacun de développer et de manifester sa puissance d’agir. Jean François Billeter
Manifester sa joie Ce n’est/ qu’un début/ Continuons le/ Combat Manifester sa peine Et nos amours autant qu’il m’en souvienne Manifester en ce long moment hors temps de Mai 68 ou le rêve d’une grève générale réalisé.e Manifester en faisant les affiches collectives des Beauz’Arts qui faisaient dire aux peintres qui avaient quitté leurs ateliers L’art c’est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art Manifester dans son usine qui n’avait pas été occupée depuis 36 Manifester ce désir d’art de vivre non programmé Manifester nos paradigmes humanistes perdus et retrouvés Manifester nos solidaritudes avec les personnes vivantes – et bien vivantes- à nos côtés Manifester avec Edgar Morin (l’heureux centenaire) la mise à distance de ces fameux concepts mis à toutes les sauces et qui nous saoulent : L’abstraction formalisatrice a fini par se prendre pour la quintessence de la réalité alors qu’elle en est la déshydratation Manifester avec grand soin son autodérision souffrant d’insomnie échangerais mes écrits de plume contre un sommeil de plomb Manifester son goût du pastiche et du pastis de Marseille : le meilleur argument contre la démocratie est un entretien de cinq minutes avec un électeur de Mariani Manifester son côté marxiste tendance Groucho : si votre esprit s’égare, plus tard vous le retrouverez, mieux ça vaudra Manifester son désarroi devant tout manifeste sans contenu latent : Si vous avez compris, vous avez sûrement tort Manifester cette anaphore qui donne le tournis Manifester ces caractères pendant les uns aux autres qui s’agrippent et s’engrènent dans un réseau réfractaire à celui-là même qui l’a sécrété Manifestez !

L’ART N’EST QU’UN JEU
1
L’art n’est qu’un jeu
Mais il faut jouer avec la joie
Et le sérieux de l’enfant
Qui s’oublie dans son Je naissant
Je te l’écris « plié de rire »
Et secoué de pleurs
Ça peut aller de pair
Dis la vie quand reviendras-tu ?
Quand sonnera l’heure
De la grande réouverture ?
Du souffle des tragédies
Et des comédies
Déployées sur la scène de la Cour d’Honneur
Ou dans les 24 images par seconde
D’un cinéma où rêvent
Nos inconscients
L’art n’est qu’un jeu
Mais trop masqué
Ce n’est plus du jeu
Mais une mascarade
A dit l’enfant
En tressant son berceau
De laines et de brins d’osier
Dont on fait les rêves
27/01/2021
2
ÉCOLE (et poésies)
J’ai tendu une corde de clocher en clocher,
et je danse.
Mon maître d’école avait inscrit la phrase sur une banderole
qui flottait sur nos têtes.
Moi, quand j’ai été instituteur,
j’ai remplacé le danseur de corde
par Moi dans l’arbre
T’es fou tire pas !
C’est pas des corbeaux
C’est mes souliers
Je dors parfois dans les arbres
Ha!ha! On en a fait des lectures et des variations
sur ce dormeur dans son arbre
Comme « le paresseux » accroché au palmier, au milieu d’une cour d’école,
de Caracas où j’enseignais le français à de jeunes enfants.
Des infantes plutôt, des fillettes à l’esprit vif et sautillant.
-Profé ! profé ! comment dit-on « pereza » en français ?
– On dit « paresseux ».
Dame souris trotte Rose dans les rayons bleus
Dame souris trotte : debout paresseux !
Avec Rimbaud, Vincensini et Verlaine.
3
Écrire n’est pas qu’un jeu…mais un peu tout de même.
Un jeu où l’on écrit avec le sérieux et toute la joie de l’enfant qui joue.
Un jeu où l’on suit des règles, bien qu’on aime les changer tout le temps.
Sauf cette main réglée, sur l’orthographe exacte, sur le sens et le non-sens,
les mots en vadrouille, mais tenus, même en faisant quelques écarts,
par la langue françoise.
On taille, on coupe, on bêche.
Et quand le journal, au sens du travail d’un jour, est fini,
on plante là ses outils jusqu’au prochain exercice,
et on passe à autre chose.
Sauf que, en ce qui concerne précisément, celui qui trace cet écrit,
son journal essentiel, se déroule la nuit.
Comprenne qui pourra.
Ceux qui dorment la nuit sont hors-course.
Les autres, éveillés, mais qui luttent pour dormir,
tournant et retournant leurs insomnies,
font un mauvais calcul.
Quand la nuit remue,
il faut sauter sur son manège,
et laisser aller.
Ça apaise, ça écrit.
13/07/2020
BEL ACCUEIL

Bel accueil ayant colibris
Me fait ce papier à remplir
de poèmes Qui de bon cœur
ou plus rétifs vont advenir
Accompagnés comme il se doit
De mes frères et sœurs en armes
Tous ceux qui usèrent leurs plumes
En s’ébattant avec ou sans
la rime Oyant des rondeaux
des épîtres ou des vers libres
Les miens viendront selon la forme
ou l’informe de mes nuits blanches
L’oubli les tourments les souffrances
Et la Joie qu’il faut provoquer
Ainsi je finis mon premier
nb Bel Accueil est un personnage du Roman de la Rose

SOUCI DE SOI SOUCI DES AUTRES
Prenez le temps de lire
Prenez le temps de vivre
Et de changer chaque matin
Vos pas de plomb
Pour les semelles de vent des poésies
Réveillez-les Réanimez-les
Et laissez-vous mener par le nez
De leurs petits soleils jaseurs
Qui ouvrent à la joie et à la fraternité
Il ne faut jamais céder
L’initiative aux maux
C’est pourquoi
Souffrance et solitude
Ont pour antidote
L’exercice poétique
Souci de soi
Souci des autres
C’est ainsi
Ne me demandez plus pourquoi