Écrire apaise. Écrire accompagne nos fantasmes et nos fantômes. Écrire contrairement à parler -ce qui est dit est dit- autorise à la fin de la page à déchirer le mal écrit. Écrire désarçonne. Écrire nous force à chercher notre assiette. Écrire nous forme. Écrire un roman (de Renart) se fit dans la jubilation du désordre. Écrire c’est toujours lire ailleurs si j’y suis. Écrire c’est maille à partir avec soi-même comme un autre. Écrire c’est faire une enquête de terrain sur l’organisation sociale des peuples sans écriture. Écrire c’est trobar leu-chanter clair et trobar clus– pour les initiés. Écrire c’est chaque nuit en résidence non surveillée dans son lit. Écrire c’est sans écrire en marchant sur des chemins de fortune écoutant des conversations diffusées sur France Culture en podcasts. Écrire c’est la mère des batailles de la langue toujours toujours recommencée. Écrire c’est cette présence qui nous a fait oublier chemin faisant que l’on écrivait.
Archives de l’étiquette : forme
PASSEZ PASSONS
Passez Passons Selon la forme Selon le sens La bell’ lurette Le beau printemps
Passons Passez Selon la ligne Qui va rêvant Qui s’réinvente La nuit durant
Passez Passons Passez pompon les carillons Dans une cour d’école
Où les portes sont ouvertes Les portes sont fermées À clef !
Passons Passez Sur l’écriture des petits riens Mots écumants Ses flux et ses reflux
Selon la forme Selon le sens Nous récitant obstinément

FAIRE DES VERS PAR D’AUTRES RENOUVELÉS
La matière demeure et la forme se perd Ronsard La matière s’évapore et la forme persiste Caillois Ma manière d'écrire forme l’humaine matière Tu es celui Qui fait des vers Tirés des nuits D’Apocalypse Et tu es celle Qui fait des eaux D’où sort l’enfant Le nouveau-né Tu es un monde De voie lactée Mille soleils Dans ta cervelle Dansent des rêves Démesurés Tu es un livre D‘anthologie De lettres vives De fleurs séchées Tu as du mal Avec Satan Ça tend ça tangue Et ça déchire Tes feuillets d’encre Métaphysique Mais tu persistes Quelque part dans L’inachevé Afin qu’un.e autre Longtemps après Fasse des vers Renouvelés
PATCHWORK IN PROGRESS
Moment d’hésitation
Un poème ça ne marche pas toujours à la baguette,
et d’ailleurs,
ce n’est jamais ce que l’on croit
un poème.
Moment de préparation
Au risque de perdre son objet de vue
et que nos yeux sur la page blanche,
se ferment.
Moment où l’espace-temps,
soudain s’ouvre :
la petite forme a pris,
une pièce à ajouter
à son patchwork in progress.
BEL ACCUEIL

Bel accueil ayant colibris
Me fait ce papier à remplir
de poèmes Qui de bon cœur
ou plus rétifs vont advenir
Accompagnés comme il se doit
De mes frères et sœurs en armes
Tous ceux qui usèrent leurs plumes
En s’ébattant avec ou sans
la rime Oyant des rondeaux
des épîtres ou des vers libres
Les miens viendront selon la forme
ou l’informe de mes nuits blanches
L’oubli les tourments les souffrances
Et la Joie qu’il faut provoquer
Ainsi je finis mon premier
nb Bel Accueil est un personnage du Roman de la Rose
