Sur le papier et sur l’écran
J’écris à n’en plus finir
La nuit et sa béance
Ma plume en l’absence
De mes correspondants
Hommes et femmes
.
Faute de mieux je fais des vers
Qui n’ont hélas aucune fame
Plus fol que sage j’use mes gammes
De pensées sauvages et de bri-collages
.
Sur le papier blanc comme neige
Et sur l’écran noir des coups tordus
Sans aucune explique
.
Si ce n’est un énième exercice
d’une écriture qui déplace les mots
Et les morceaux de phrases
Passe d’une ligne sur l’autre
Avec des insertions
Et des approximations successives
.
C’est une lutte contre l’écrivaillerie
dixit Montaigne
qui en faisait le symptôme
d’un siècle débordé
par les écrits
sur les choses vaines
.
Ma plume en l’absence
achève là son essai
dans l’insatisfaction
Je me console en pensant
que les choses vaines
mises de côté
il est encore temps
de s’améliorer

