JE NE SUIS PERSONNE

Je ne suis personne absolument personne écrit l’étrange personne qui vivait à Lisboa et dont le nom portugais Pessoa signifiait (ça ne s’invente pas) Personne.

Un boa en effet dur à avaler pour une personne normale qui aspire à ne pas être rongé par le symptôme de l’Intranquillité.

Car il m’est difficile, en ce qui me concerne, de dire sans rire : Je suis sans identité.

(Affaire à suivre.)

PERSONNE NE SE DOUTE

PERSONNE NE SE DOUTE que ce texte s’écrit pour une lectrice rencontrée un jour de vent se levant au musée Paul Valéry de Sète dans la salle consacrée au maître qui mort en 1945 (quand naissait le passeur de ces fragments) tente de survivre dans sa tombe du Cimetière Marin que l’on aperçoit depuis la fenêtre sud-ouest du dit musée en présence d’un autre fantôme de la non-littérature celui du dénommé Pessoa cette Personne experte en dessasosego « l’intranquillité » dont l’aveu suivant est tout un poème : Je suis comme un homme qui chercherait distraitement quelque chose et qui, entre la quête et le rêve, aurait oublié ce que c’était…

portrait de Paul Valéry présent dans la salle qui lui est consacrée au musée Paul Valéry sur les hauteurs de Sète photo Dorio prise le jeudi 6 mars 2024

J’ÉCRIS DE NE PAS ÉCRIRE

Escrever de não escrever 
selon ce que me dicte le fantôme de Pessoa
J’écris de ne pas écrire ce que d’autres ont déjà écrit
J’écris pour que d’autres écrivent sur mon texte palimpseste,
pâles insectes trempés dans l’encrier
et qui dans un dernier sursaut font des tortillons sur la page
J’écris cette littérature à soi semblable au balancement de l’abanico,
figure de style évoquant l’éventail
J’écris en éventant et réfutant les livres noirs qui vont s’ailleurisant
J’écris ici et maintenant

Martigues mardi 5 mars 2024

ESCREVER DE NÃO ESCREVER

J’ÉCRIS SUR UNE CARTE SAUMON escrever de não escrever selon ce que me dicte le fantôme de Pessoa J’écris de ne pas écrire ce que d’autres ont déjà écrit J’écris pour que d’autres écrivent sur mon texte palimpseste, pâles insectes trempés dans l’encrier et qui dans un dernier sursaut font des tortillons sur la page J’écris cette littérature à soi semblable au balancement de l’abanico, figure de style évoquant l’éventail J’écris en éventant et réfutant les livres noirs qui vont s’ailleurisant J’écris ici et maintenant martigues samedi 11 février 2023

ASSEZ D’ACTIONS DES MOTS !

Assez d’actions des mots !
Tracés à l’encre sympathique
Sur les tombeaux des poètes
Avides
De laisser un message ultime
Enfin débarrassés de leurs tics et retics :

Textes sans e (sans eux, sans elles)
Sonnets de voyous transformés en voyelles
Rimes équivoquées
Muse sans cesse invoquée
Avec des Ô
Et des métaphores filées
Albatros fracassés sur le pont de vaisseaux fantômes
Poèmes maudits planqués dans leur tiroir
Ou dans une malle Pessoa

Et même- pour en finir avec le jugement des dieux lecteurs -
le tic suprême :
juste avant leur dernier Grand Couac
où ils mirent à l’encan 
anaphores, hypozeuxes, hyperbates (ou rallonges) , asyndètes, chiasmes…
et autres tropes que les derniers saltimbanques des Figures
ajouteront d’instinct à cette liste
pour l’étrangler !