
À l’ombre d’un pin J’écris ça à minuit pile En lisant Issa
Jean Jacques Dorio Un poème inédit par jour

À l’ombre d’un pin J’écris ça à minuit pile En lisant Issa
Le jour point
Sur la ligne de pin
avec des nuages d’ouate
qui se baladent là-bas
à l’horizon de mon texte
De grandes sautes de vent
et d’idées qui passent
et qui repassent
Livres des courants d’air
et des feuilles d’herbes
De ma lucarne
ce ne sont pas ardoises
du toit que j’entrevois
mais patience du cœur
et amis envolés
Et — peut-être est-ce
le ciel de ma fenêtre? —
ce qu’on appelle douceur.

Il n’y a personne
À l’entrée du petit bois de pin
Ni le héros de l’Odyssée
Ni Ponge l’antipoète
Il y a ce promeneur solitaire
Qui prose ces quelques vers
En regardant les aiguilles
Danser au vent léger
