PUR CHIFFON





Pur chiffon c’est papier

Pur papier c’est coton

Coton tige cigarette

Gare à toi tu es suivie

Une ligne et puis l’autre

Une vigne une feuille

« Dans l’eau de la claire

fontaine »* Je meurs de soif

devant tes trois voyelles

e de feu

a d’aqua

u de ru

Mon petit ru

se rue vers la pente

de l’espace blanc

qui alimente tout poème

tombe la neige

et que n’ai-je

un Ravel

pour pleurer

mon infante défunte





*Dans l’eau de la claire fontaine elle se baignait toute nue Georges Brassens

UNE PROSE ENDIMANCHÉE





J’ai tourné et retourné sept fois la langue dans mon songe, tant et tant que je l’ai effacé. Et je suis là dans mon lit de réveil, la tête vide, sans images, après ce premier somme.

Dans un quart d’heure samedi va basculer vers ce jour où enfants on nous endimanchait.

Lors, il était interdit de marcher dans le ru, de bleuir ses doigts à la haie de mûres, de jouer au béret dans la fange du pré.

Comme souvent, mais à condition que l’on ait son cahier de nuit prêt à accueillir l’encre d’une plume, le vide créé dans ma caboche m’a permis, après un long temps de quasi hébétude, de faire émerger ses images d’un paradis enfantin que l’on croyait perdues.

Ma prose maintenant est passée, je peux refermer le cahier.





passage du 19 au 20/12/2020

Un ajout

Moi et Soi

Cette histoire de soi qui s’écarte de moi, ce n’est pas que dans les livres. Je me réveille d’un court somme, (le premier de la nuit), avec la sensation d’une conscience paradoxale : je ne sais plus l’espace d’une seconde, où j’habite, quel jour on est, quelle est mon identité…Ça pourrait semer le doute, ça me donne l’énergie venue de ce courant mystérieux « antérieur à la connaissance ».