ICI

Ici les proses d’un poète mineur
Ici la manie d’agencer les mots
En lisant en écrivant
À nos vivants et à nos morts
Ici l’amour des oxymores
Et les petits gestes du quotidien
Pour nos enfants et nos anciens
Ici les points de suspension
Quand notre chant s’égare
Dans un buisson de questions
Ici un long silence
Qui fut la source
De ce poème en suspens

SILENCE L’ARBRE DE LA DÉMOCRATIE REMUE ENCORE

Se taire
Mais de quel côté
Faire silence
Côté jardin
ou côté cour ?

Silence l’arbre
remue encore
Fantastique titre
et pièce
que je vis
à sa création
au festival d’Avignon 1967
Silence
au Cloître des Carmes
signé
François Billetdoux
(ça ne s’invente pas)

La nostalgie camarade
Aujourd’hui premier juin
54 ans après
le 1e juin de 68
Quand Le Monde publiait
ce jour-là
un poème anonyme
issu des murs
et des barricades
Casqués engourdinés
Le poème s ‘en prenait
aux CRS
sans jamais les nommer

Premier juin 2024
putain déjà
Je vois des Français
Cons comme des ballets
Qui s’apprêtent à voter
de plus en plus veaux
Pour le Bardella Bardabrac
Qui vient de passer
5 ans au chaud
député de l’Europe
sans en foutre une rame

Silence ma rage
Remue encore
Devant ces électeurs
asservis par une idéologie
Qui n’est que dans un passé
Rance et porteur
De malheur
De grands malheurs

RÊVEUR DE PAIX

J’essaie des mots d’amorce : longévité, imagination, Babel, le Bateleur (première arcane du Tarot de Marseille).

Finalement j’opte pour Silence. Il serait urgent d’aménager dans chaque ville du monde entier une maison du Silence. On y entre sur la pointe des pieds, on s’y repose, on fait silence. Dans la pénombre de préférence ou dans la lumière de bougies. La flamme d’une chandelle, si vous voyez à qui je fais allusion.

Il faut alors s’imaginer vivant sa rêverie dans le passé des premiers feux du monde. Un monde en paix dans l’acceptation tranquille des différences à l’échelle de notre mère la Terre.

La porteuse de Paix

40×50 cm

Danielle Nabonne

d’après La guerre et la paix

Picasso chapelle de Vallauris