JOURNAUX CARNETS…EN MARGE





Journaux carnets…en marge

dans la chambre obscure…

où la lumière ne peut entrer

que par un trou

d’un pouce de diamètre…

pouce…





dans la chambre claire…

qui éclaire nuit et jour…

las fielairos (les fileuses)

d’une chanson de métier occitane





Carnets journaux…que l’on dit intimes…

écrits en boucle…du bout des doigts…

de nos années noires…

à la lumière de notre langage

confronté à nos réminiscences…





mises en abyme…

qui font figure de sauts à l’élastique…

pour rire…

un « je » décentré et joyeux…

et pour pleurer…

l’inflexion des voix chères qui se sont tues*…





*Paul Verlaine

12/01/2021




AGENDA 2021





vendredi 1° de l’An

5h31        L’année sera belle…ou ne sera pas. J’ai un bel agenda.

Je viens de « poster » : « An qui passe An qui vient.»

Entre Carnaval et Danse macrabe.(sic)

Je fais un poutou à ma bien-aimée.                5h34





samedi 2/01/2021

2h56        « Mots arrachés », je viens de boucler mon poème,

en alexandrins boiteux.

Ma fille après minuit depuis New York m’envie une photo de la Skyline de Manahattan.

Avec André B. on s’est fait le même cadeau du nouvel an : Marcel Proust par Roland Barthes.

2h59





dimanche 03/01/2021

8h04        Je finis d’écrire « Trois janvier petit jour gris », en 7x5x7, sur un minuscule carnet.

Mes murs blancs comme la neige. (dernière ligne). Sur le blog, dans la nuit, j’ai posté :

« Le spleen de Paris », avec l’écart de légèreté qui s’impose, au Baudelaire, des Petits poèmes en prose.

Sinon : « Au col gelé Les yeux bleus de mon cheval Bleuissent » Ida Ryûta (1920-

8h10

jours écrits « tel quel » en boucle…du bout des doigts

J’AJOUTE MAIS NE CORRIGE PAS





J’ajoute et ne corrige pas (Montaigne)

Sur le village où je suis né

Le temps qui passe pas à pas

La langue tirée par le nez





J’ajoute sans me retourner

Repentirs ni mea-culpa

Sans souci de ma destinée

J’ajoute sur la voie ma voix





Celle de Louise qui me noie

Dans la chaleur de sa froidure

Avec mes mots de peu de poids

Plaisirs et tourments que j’endure





J’ajoute ce poème vain

Vingt fois je l’ai imaginé

En vain je me suis escrimé

J’ajoute et ne corrige point

j’ajoute sur la voie ma voix

DES BRIBES





Des bribes

Ça repose

Rien de cousu

Que le langage

Impose





Des bribes

murmurées

ou écrites

sans voix

(mais on peut

en ajouter)





Des bribes

vagabondes

qu’un autre écrivit

avec la même main

-certes-

mais non le même

vécu





Des bribes

de l’instant

ivres un peu

mais visant un livre

point





Des bribes

de fortune

la chance

le hasard

qui font tilt

ou se brisent





Des bribes

d’infortunes

aimées

des pleurnichards





Des bribes

murmurées

vagabondes

Main qui écrit

dans la friche

où l’Esprit

se repose





23/11/2020

des bribes

manuscrit orné d' »hypnographies »
jj dorio 24/11/2020

SANS NOM D’AUTEUR SANS TITRE





Pas de nom d’auteur

Pas de titre

Mais des lignes qui parlent

D’une certaine voix





De la voie

Du souffle de l’alphabet

Rue de l’épée de Bois





De Personne

Et de son masque

Sur la scène d’un théâtre

De Covid tête de mort





De la modestie de cette main

Qui écrit sans raison

Comme le lecteur anonyme

Qui passe

Ou s’arrête perplexe





Le rouge au front

MAIS DES LIGNES QUI PARLENT d’une certaine voix

COMMENT COMMENCER





Comment commencer

Ainsi





Ça se fait ligne à ligne

Sur le papier

Première page de ces carnets d’écriture

Où passent un peu de vie

Des mots choisis ou qui nous choisissent





Une forme sensible

Qui est notre maintien.





La manière, à l’écart,

De lire intensément

En écrivant.





Avec des ratés

Les fins de vies paisibles, cruelles ou burlesques,

Mais sans ratures.





Commencer, se renouveler, nettoyer les outils, prolonger

L’inflexion des voix chères qui se sont tues.*





*Verlaine