
AU BOUT DU CONTE TU NE RESSEMBLES À PERSONNE
Influences ou imitations délibérées, c’est ainsi, que peu à peu, pourvu que la tâche soit légère mais obstinée, paradoxalement, on en vient à ne plus ressembler à personne.
Sur mon échiquier poétique, je pousse les pièces d’une identité, que seul.e.s les imbéciles croient posséder.
Quand je lis vraiment, je disparais dans l’écriture intime de celui et de celle qui me font l’amitié de m’ouvrir à leurs lettres, sans cesse portées, au-delà de toutes mes attentes.
Les enfants nés dix ans avant moi, ont été déchirés par la guerre, « l’histoire avec sa grande hache », de l’auteur de « la disparition », qui s’est servi de la littérature pour s’inventer un monde et une famille, toujours prête à le quitter. Comme une mère qui vous amène dans un train partant pour le Vercors, -sans sauts à l’élastique -, avant d’être contrainte et forcée d’embarquer dans les wagons plombés de nuit et brouillard.

LIRÉCRIRE
c’est ainsi que je sais le mieux oublier
qui je suis
pour entrer dans un monde
de fantaisies d’inventions
et de « réelles présences »
car moi aussi la vie douce et paisible
m’a une année un mois un jour
déchirée
en lançant ses flèches empoisonnées
contre celle qui était qui fut et demeure
ma moitié
tous ces mots envolés
au vent de l’oubli de la nuit
s’en vont vers personne
la personne à qui
l’on ne ressemble pas
celle qui est unique
des sources des collines
ces mots par monts et par vaux
ces mots ces graphies
dans le fleuve Indus
dans chaque molécule d’eau
ils existent un peu
car « au bout du conte »
il y a l’oiseau de feu
d’où l’on renaîtra
Estourelle
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Merci beaucoup
Je vais retenir
ces 3 lignes
pour mes carnets infinis
de citations :
« la personne à qui
l’on ne ressemble pas
celle qui est unique »
à ce propos j’ajoute
un copié/collé
de mes travaux en cours
(« Un dictionnaire à part moi »
entrée : Correspondances)
une lettre du 12 mars 2009
qui s’adressait à un poète
avec qui nous eûmes
des échanges fructueux
-recueils et correspondances
de 2004 à 2007
avant qu’elle ne cesse
tel Phœnix et le passage
« du miel aux cendres »
« derrière la forme et le transport des mots,
il y a ce qu’on peut n’apprendre à personne :
le souffle, la forgerie,
le point d’honneur d’un être qui multiplie le monde
en ses tresses insensées qui disent son mystère, ses ratures…
et sa beauté. »
ps
à caractère privé
ta citation tout de même
j’aimerais si tu en es d’accord
la faire suivre de ton nom
je te donne mon adresse courriel
doriojeanjacques@gmail.com
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Et bien j’aime bien ce copié collé
rature beauté ça va de pair
« l’âme ne s’éveille que brisé »
Joë Bousquet
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