pour les enfants et pour les raffinés
comme disait monsieur Max Jacob
Je ne dors pas dit l’insomniaque qui tourne en rond
Tiens j’ai écrit un alexandrin dit Machin
Il entend le vent de mer qui fait la farandole
Je ne dors pas je ne dors pas je ne dors pas
Faudrait mon cher faire survenir autre chose
Faire l’original Pousser la porte absente
Une ancienne figure me souffle un lettré
Un autre en rajoute : plagiat anticipé !
Je laisse là mes vers bien trop alambiqués
Colloque sentimental d’une forme passée
Tag Archives: alexandrin
LA MUSE ALEXANDRINE
J’ai encore marché toute la nuit sans toi En restant immobile dans mon lit rêvassant J’ai marché sur la dune qu’on nomme le Pilat Sans me faire de bile puisque tu n’es plus là J’ai marché sur la lune comme Armstrong et Aldrin Faisant des sauts de puce avec l’ami Pierrot Ranimant sa chandelle pour écrire ces mots Au chevet de sa muse Madame Alexandrine Les temps sont difficiles pour ceux qui l’aiment encor Qui la choient qui l’entraînent dans des vers sautillants Qui lui cueillent des fleurs de houx et de bruyère Qui méditent en marchant lisant et écrivant Sonnets crépusculaires ou soleils persistants Sur les pages de rêves écumant sur nos grèves
FORMER L’ALEXANDRIN COMME UNE IDÉE DE L’HOMME
Former l’alexandrin comme une idée de l’homme Alexandrin Alexandra nous voilà dans de beaux draps, « voiles sur les filles », d’une Égypte chantée par Claude François « Étonnants voyageurs ! Quelles nobles histoires Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers ! » Humour, amour baudelairien, les vers sont nos amers Je ratisse les feuilles jaunes du cerisier Et sur mes papiers vierges ces Essais qui se moquent de l’été, de l’automne, mais non du printemps des peuples qui revient avant l’hiver chaque cent ans Former l’alexandrin comme une idée du Léthé traversant les Enfers, les violons écorchés, les cris des martinets…Cette manière de poésie « qui nous aide encor à vivre, malgré tout le reste », m’écrit en une charmante carte Philippe Jaccottet
https://www.leseditionsdunet.com/livre/un-dictionnaire-part-moi
APRÈS LA PAGE BLANCHE
Après la page blanche une autre page blanche
Effronté comme un page Sous les pavés la plage
On devient chocolat en faisant poésie
Après la page blanche le coup de dés fatal
Un poème de deuil après le dur cancer
vainqueur On devient fou À tort et à travers
On crie sur le papier On rend ce crâne vide
à son rire éternel On redit Valéry
au cimetier’ marin où picorent les focs
Sur cette blanche page qui s’irise de gris
Un non-sens verlainien sur l’ardoise indécise
Proche du pur zéro et d’un poème toc
Après la page blanche une autre page blanche
C’est la tienne lecteur grognard de poésie
Qui poursuit impassible le déni de sa mort
L’écriture d’un vers qui te fait chocolat
Ah ! ah ! les vibrations du vieil alexandrin
Jusqu’à ce derniers vers…inachevé pardi !
25 mai 2021
À la mémoire de Josiane Dorio (10 avril 1952-25 mai 2014)
MOTS ARRACHÉS

Quelques mots arrachés au silence de la nuit
L’agate les corbeaux les pensées la poussière
L’enfance de Van Gogh Descartes cogitant
Ça ne mène pas loin mais ça fait exister
L’alexandrin boiteux la rime passagère
« Ça éloigne de soi » après un vieux rêve
Où l’on revoit sa grange pleine de totems
Une faux un marteau une pierre de Rosette
L’odeur du foin coupé des plumes de corneille
Échange de regards des objets au sujet
Les mots comme arrachés ont parlé dans la tête
Mais sur la page blanche ils n’ont fait que passer
02/01/20201