Respirer tout court
Inspirer expirer
Côté jardin et côté cour
Je souffle sur mes doigts
Calcule dans ma tête
L’itinéraire restant
Respirer no más
Sur les hauts plateaux
L’altiplano péruvien
Je l’ai fait Je m’en souviens
L’air brûlait nos poumons
Sur les sentiers de la création
Tag Archives: altiplano
JE LIS DES POÈMES
Je lis des poèmes sortis de derrière les fagots
Je lis des poèmes attachés aux cornes d’un taureau
Je lis des poèmes en mâchant l’herbe blonde de l’altiplano
Je lis des poèmes de Condor cassant les os des vigognes
Je lis des poèmes de poupées gigognes
Je lis des poèmes à l’enfant qui pleure la mort de Pacha Mama
Je lis des poèmes sur les murs de Mai Mai Mai Mai Paris Mai
Je lis des poèmes à la lune faucille et à la petite vieille de l’Ehpad devenue marteau
Je lis des poèmes aux saules et aux lézards sur ma page-pleuroir
Je lis des poèmes de chamans faisant leurs demandes aux Esprits du Monde Autre
Je lis des poèmes maladroits comme écrits au lance-pierre
Je lis des poèmes du Monde Entier au cœur d’une planète à feu et à sang
Je maintiens vaille que vaille le mouvement millénaire des Alchimistes d’un Verbe
toujours à réinventer
TU NE CESSES D’ÉCRIRE
tu ne cesses d’écrire
les yeux fermés
tu ne cesses de voir
les fantômes du passé
dans la mémoire
d’une nuit d’encre
tu ne cesses d’écrire
ce que tu ne savais pas
que tu allais écrire
ce à quoi sans ton écriture
tu n’aurais jamais pensé
tu écris à la diable cette histoire vécue
une nuit que tu dormais seul
dans une vielle bicoque de l’altiplano péruvien
entouré de crânes et de momies
réveillé par un être incréé
sur les minuits
qui grattant à l’huis
suppliait – par Viracocha ! –
que tu le laisses entrer
tu ne cesses d’écrire
sur la pointe des pieds
les paradis perdus
ton épouse déchirée
les promesses non-tenues
tu ne cesses d'écrire
sans espoir et sans but
mais quand même sans rature
le geste de l’archer
l’orthographe libérée
l’insouci de la rime
tu ne cesses d’écrire
c’est fini à présent
tu peux tout effacer