Et la mer et Homère tout est mu par l’amour Qui écouter ? Homère a fait silence Et la mer noire harponne, mugissante, Et vient à mon chevet avec un fracas sourd. Ossip Mandelstam (1891-1937) Tout est mu par les mots Paysage, mer, cœur, voix, silence, feu, Et leur fracas sourd Leur rumeur qui vient jusqu’à mon lit Taillé comme une barque. Paysage d’un conte ou un comte perd la vie au col de Roncevaux Mer je me souviens d’y avoir plongé (j’avais vingt ans) à Sounion le saint cap d’Athènes Cœur naviguant à l’estime à travers les phrases qui me sont autant d’amers Voix d’Homère traduite par ce poète suisse Qui résida sur Terre à Grignan 1 Conte-moi, Muse, l’aventure de l’Inventif Silence « terrible, singulier » Comme des somnambules Ce noir illimité 2 Feu enfin où Phœnix renaît Du désert et des cendres Comme cette page écrite Sous les rayons d’une lampe de chevet 1 Philippe Jaccottet l’Odyssée 2 Baudelaire Les aveugles
Archives de l’étiquette : cœur
CHOSES QUI FONT BATTRE LE CŒUR
La naissance des enfants
Et des petits faons
Les Constellations de Joan Miró
Peintes à la gouache
Et à l’essence sur papier
Les poésies de Charles d’Orléans
au puits profond de ma mélancolie
L’encre noire comme le sang
de nos nuits sans encrier
La Fraternisation
portée au plus haut point
En Mai 68
La Disparition
Ce livre sans eux
Et ce dernier vers
Pour Celle
Que la mort a fauché
UN POÈME QUI N’EST PAS EN ODEUR DE SAINTETÉ
Quelquefois ça devient très compliqué
De pousser un mot après l’autre
Pour arrêter l’exercice quotidien
On ferait presque vœu de chasteté
Mais chaste fait passer à châtiment
Ou pire à « caste »
Alors une langue châtiée
Ou le cercle étroit des derniers poètes disparus ?
Non merci
Les Saints lit-on dans le bréviaire des religions
Ne font pas d’enfant
Ça tombe bien car mes poèmes n’ont jamais été
En odeur de sainteté
D’où celui-ci
Maladroit bricolé compliqué
Mais comme un pied de nez
Comme les élastiques de mes vers contournés
Un pied près de mon cœur
Italique Rimbaud Ma Bohème
UN VINGTE DEUX SEPTEMBRE
ce poème est dédié (lui seul sait pourquoi) à André Bellatorre
poème du soir
dame souris trotte
un pentasyllabe
de Monsieur Verlaine
poème de laine
temps vertical que croise
la ligne de fuite des cœurs
c’est le soir tout simple
ment la musique du soir
de cette équinoxe
un vingte deux septembre
au diable vous partîtes
chantait Jojo Brassens
on ne sait qu’ajouter
AIMER ALLER ARTISAN ASTÉROÏDES AUJOURD’HUI BABELS EQUINOXE BIOGRAPHIE BLOG BOURRU CARNETS CHEMIN CHUTES COUTEAU DANGER DÉDICACES DIABLE DORIO EFFLEURER ÉNIGME ESSAI EXIL FANTAISIE FÉTUS FRAGMENTS FRONT GAMMES GNANGNAN GRAINS GRATUIT HAÏKU HOCHET MANIÈRES MARTIGUES MÉMOIRE MOINEAU MORT MYTHES NON-DIT PAIX PALET PALIMPSESTE PARADIS PARADOXE PASSAGERS PASSER PASSEUR PENSER PHRASE POÈME POÉSIE POÈTE POINÇON POLYPHONIE PUCES QUE SAIS-JE RATÉ RÉALITÉ ROSIER SABLE SILENCIAIRE SOUFFLEUR SUJET TEMPS TRACES UTOPIE
AIMER L’UTOPIE
Jean Jacques Dorio
réécriture fin de l’été-automne 2020
première version en format A4
Encres Vives n° 399
on peut encore la lire pour 6,10 euros
Encres Vives
2 Allée des Allobroges 31770 Colomiers
SANS POINTS NI VIRGULES
SANS POINTS NI VIRGULES
Un bon cœur bat de la naissance à la mort un cœur qui a des points est un cœur malade
Pierre-Albert Birot Grabinoulor
À dire d’un seul souffle
La langue qui remue quoi de plus fonctionnel ou alors il faut l’attacher la trancher l’arracher et cependant si on se met à l’écrire avec ses doigts par exemple ce qui en effet semble le plus naturel doigts et mains à plume à clavier à crayon à bille si nous restons dans l’actuel plus ou moins universel avec ses doigts qui la tirent plus que de raison la travaillent la recensent à défaut de l’encenser la langue commence à faire des siennes elle s’oublie elle se libère elle ne veut plus bêler bégueter chevroter quémander l’avis du spécialiste savant ou singe grammairien ponctuel à réclamer syntaxe orthographe et ponctuation exactes c’est-à-dire conformes à l’usage d’un tel écrivant il y a quelques siècles qui paradoxalement n’avait cure des points virgules jusqu’à ce qu’un imprimeur ancien compagnon pressier vienne mettre un peu d’ordre dans tout ça car tant qu’à raisonner il faut bien montrer et marquer les temps de la pensée petit morceau par petit morceau ne pas confondre le moment du donc de celui de l’et du par conséquent et du étant donné que enfin quoi il faut un peu de raisonnement que diable ainsi donc naquit dame ponctuation ou monsieur brisure si l’on préfère petits fétus par petits fétus petites semelles de plomb par petites semelles de plomb pour gravir une à une les marches pour poser une à une les marques de la phrase numéro un puis de la phrase numéro deux ainsi à l’infini pour que la dame ne s’essouffle pas trop aille s’éventant s’économisant de reposoirs en reposoirs pour que monsieur nous les brise bien comme il faut de la tête aux reins et même si l’on osait on descendrait un peu plus bas un doigt virgulant un autre pointant un troisième qui sait quoi tous signes étrangers à cet arc poétique continu jeté à cette seule arche suspendue à la recherche de l’écrit et de la joie qui sans raison résonnent et qui vont sans souci du quand ponctuera-t’on la fin sans freins et sans trompettes