DIALOGUES TYPOGRAPHIQUES





– Toi qui écris cette série de dialogues intérieurs, connais-tu « Dialogues Typographiques » ?

– Tout juste. Je viens de les relire.

–  L’auteur a imaginé dans le coin à gauche et en haut de la page…une foule immobile

qui regarde et qui se tait.

– Oui et il a situé la scène…sur les bords de la Seine.

Une nuit d’encre filant la métaphore coule sous les ponts.

– « Sous les ponts de Paris coule… la merde » chantait Béranger (François) dans une très longue

chanson prolongeant l’enragement de Mai 68 et baptisée par antiphrase « Paris Lumière ».

– Un chant tendre et pathétique qui me tire la nuit hors du sommeil. La foule qui entendait le bruit des sabots de fiacre sur les quais a disparu.

– Ai-je bien payé ma dette à tous ces flots d’hommes et de femmes se demande en bouclant sa page ce poète toujours en mouvement qui signait du nom énigmatique de Jean Tardieu.





Dialogues intérieurs IX

DIALOGUES INTÉRIEURS





Nous survenons en quelque sorte, au beau milieu d’une conversation qui est déjà commencée et dans laquelle nous essayons de nous orienter afin de pouvoir à notre tour y apporter notre contribution. Paul Ricœur





–  Comment as-tu eu l’idée de ces dialogues intérieurs ?

– Pas « une idée » mais le glissement de ce fameux « monologue intérieur » des écrivains vers la formule dialogue.

– Mais qui questionne et qui répond ?

– C’est là le hic !

– Mais encore ?

– Dialogues de sourds, chantonnement des voix, paroles pour les yeux, comme dans les films muets…Il faut prêter l’oreille au clair-obscur de nos différentes personnes, de la première du singulier à la 6° de notre conjugaison.
– La sizième?

– Oui un trait grammatical  bien plus utile que la soi-disant 3° du pluriel.

Dialogues intérieurs : dialogues pluriels, questions ouvertes qui n’ont ni fin…ni commencement.


	

FRANCHEMENT OÙ EN ES-TU ?





- Franchement, où en es-tu ?
- Avec le temps, ça devient inexplicable.

- J'entends bien, mais comment tu l'expliques ?

- Mais justement, je ne sais.

- Écoute-moi, si tu sais pas où tu en es, 
au moins peux-tu nous dire d'où tu parles ?

- Ah! la question qui tuait en Mai 68 !

- Oui, tu y es.

- Eh bien, d'où je parle ? Je vais y réfléchir,
mais Rassure-toi c'est toujours d'un lieu
où ma prise de parole n'est pas encore située
Outre Tombe.

Dialogues intérieurs I


Appel à contributions

Nous survenons en quelque sorte, au beau milieu d'une conversation qui est déjà commencée et dans laquelle nous essayons de nous orienter afin de pouvoir à notre tour y apporter notre contribution.

Paul Ricœur