UN DICTIONNAIRE DU NOUVEAU MONDE





J’ai encore rêvé d’un dictionnaire du Nouveau Monde

où les murmures du fils d’Hypnos (Morphée)

m’entraînaient en ces sentiers créés

de toute pièce (d’ écriture)

par la plume d’or

du grand Hugo





un frais parfum sortait des touffes d’asphodèle





Un vers encore encore un vers

Beauté était aussi de la fête

Si la belleza sostiene una cabeza

Bien puede sostener el mundo

Ce que ma petit monnaie d’apprenti traducteur

transforme en :

« Si Beauté maintient droit une tête

Elle peut, aussi bien, soutenir le monde »





Ce monde qui menace de s’écrouler,

Comme chacun sait,

(ou devrait savoir)

Depuis que l’on est passé dans le temps de l’Anthropocène

Une « prise de Terre » qui nous prend à revers

Avec sœur Chauve-Souris

Et frère Pangolin





(la suite manque…inévitablement)





Citations : Victor Hugo, Antonio Gamoneda


	

DICTIONNAIRE ENRAGÉ





Dictionnaire enragé

De coccinelle à coi-coite

Sous le sacrum le coccyx

Coche cochenille cocher

Et la cochonnerie d’écriture

Qui faisait Artaud enrager

T’es rock coco chante toujours Ferré

Et puis les articles n’en font qu’à leur tête

Le Cogito tombe du cocotier

Code et codex sortent du cocon

De la décohérence

Et sous ma couette miaule le chat

De Schrödinger

Moitié vivant et moitié mort

On ne saura jamais





dictionnaire enragé

DICTIONNAIRE DE RIMES





Dictionnaire de rimes, mes grains de sénevé,

Qu’élisent dans le crible, mes doigts et mes pensées.





Je réduis la voilure,

Du moins en apparence,

Je pousse la gageure

Entre rire et silence.





Dictionnaire de rêves, un chat les yeux mi-clos,

Au bout de mon stylo, miaule au Cap de la Hève.





J’entrecroise sans trêve

Les mondes vrais et faux,

Le fruit interdit d’Ève,

Hyacinthes sous la faux.





Dictionnaire où j’appelle les belles citations,

Ainsi faisait Montaigne, « le badin de la farce »,

C’était bonne distance, fausse naïveté.

Il « pillotait » les fleurs de l’imagination.





Je finis là ma geste,

Laissant à mon lecteur,

L‘ajout d’un petit zeste

D’un article enjôleur.





X/XI/MMXX





dictionnaire de rimes
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OUVERTURE/ SAPIENTIA/SÉRENDIPITÉ/





SAPIENTIA

C’est, naturellement, le meilleur rappel de Roland Barthes. Les derniers mots prononcés le 7 janvier 1977, pour sa « leçon inaugurale de la chaire de Sémiologie littéraire du Collège de France ». C’était un vendredi, je buvais ses paroles « comme un extravagant », seul dans ma pièce mythique d’Ancizan, cheminée immense surélevée en briques rouges et petite fenêtre ornée du XVI° siècle, donnant sur la place, où passaient les vaches de mon voisin, déposant souvent au-devant de ma porte, leurs bouses sacrées. Je me souviens, que pendant que j’écoutais et enregistrais le grain de voix du « maître », il neigeotait au dehors. Mais j’étais pris par une sorte d’ivresse baudelairienne. « Cette expérience a, je crois, un nom illustre et démodé, que j’oserai prendre ici sans complexe, au carrefour même de son étymologie : Sapientia : nul pouvoir, un peu de savoir, un peu de sagesse, et le plus de saveur possible. ».





SÉRENDIPITÉ

Je l’ai toujours pratiquée sans le savoir. On ne trouve vraiment que ce que l’on ne cherchait pas. Dans mes bricollages, assemblages disparates, patchwork in progress, j’ai toujours été attentif et « flottant », poursuivant sans cesse mes brouillons et bouillons de textes qui s’écrivent à mesure qu’ils se lisent, et qu’ils lisent les textes dérangeant  toute littérature. Et puis, par un heureux hasard,  une ligne obscure imprévue vient au secours de « l’urgence du jour ». L’exercice de nuit, ouvre le pas soudain à une formule qui exalte le corps de l’esprit. Un éclair fugitif, comme écrit Baudelaire, « à une passante ». Puis tout retombe. On continue à cheminer dans le royaume de Serendip, praticien d’une bibliothèque où l’on chemine, en alerte, les yeux fermés, « un mot pour un autre » nous révélant par surprise « le sentiment des choses ».





OUVERTURE

Sans commentaires ni repentirs Je livre ici cette somme Bien maigre en vérité Plutôt somme que somme Songes d’une vie ordinaire Avec ses joies et ses peines Son métier de professeur parmi les mômes Rude à faire passer parce que trop nombreux écartés de la culture dite générale et des programmes à inculquer Une vie en boucle en billes qui roulent de haut en bas dans des rails contournés Une vie d’écritures mêlées de grâce et de disgrâces occupant sans obligation les nuits de pleins soleils et de mort annoncée Un corps en absence avec ses lettres mortes ou la présence de ses encres vives Ni commentaires ni repentirs ni adresses aux lecteurs comme l’auteur des Essais, qui, par aimable ruse, faisait accroire au lecteur que son livre ne le concernait pas, puisque sa « fin, (n’était que) domestique et privée ». J’abrège et laisse la parole à Pierre Bayle, que le hasard fin naître, trois cent ans avant, dans un village voisin du mien : mes écrits ne contiennent aucune certitude qui me satisfasse à moi-même, aussi ne fais-je pas profession de savoir la vérité ni d’y atteindre…j’ouvre les choses plutôt que je les découvre.





UN DICTIONNAIRE À PART MOI
Trois articles