C’est amusant c’est astucieux Ce badinage d’un autre âge Burlesque comique cocasse Ça brocarde et ça jacasse C’est drolatique c’est sympathique Ça fait jouer les zygomatiques Ces calembours à la cantonade C’est galéjade sur le Vieux Port C’est galets de la petite Jade Contre les vieux porcs C’est salé et désopilant C’est sucré saugrenu hilarant C’est shoke of wit : le trait d’esprit La flèche de Zénon d’Élée Qui vibre vole et qui ne vole pas 1 C’est toujours et encore Ce commencement qui n’en finit pas Cette liste moquant l’esprit de sérieux Et qui nous aura fait rire un peu 1 Paul Valéry
Archives de l’étiquette : flèche
J’ÉCRIS opus19
J’écris toujours en avance d’une rame de papier
J’écris dans le métro des poèmes métrorimés
J’écris allongé
J’écris une fois la tête bien calée sur l’oreiller
sans bouger
J’écris par intermittence
J’écris en écoutant le corps
J’écris sous sa dictée
J’écris aussi dans ma tête sans laisser de traces
J’écris alors comme les calligraphes de la vieille Chine
J’écris comme Tchouang Tseu
traduit et remis en jeu
par Jean-François Billeter
J’écris à jeun :
la cafetière à portée des écrivains très peu pour ma pomme
J’écris dès que je me réveille d’un premier somme
J’écris sans en faire tout un pataquès
J’écris patac un coup porté sur le nez
(comme on disait dans les bals de mon adolescence
quand entre bandes rivales ça se frittait)
J’écris avec beaucoup de fritures sur la ligne
J’écris comme jamais dans une mer sans poissons ni rivages
J’écris comme un fantôme vivant
Comme un brigand près des prophètes de profession
J’écris en disant à mes correspondants
qui veulent prélever une mes fleurs
pour la mettre dans un bouquet universel,
faites faites !
J’écris sous la lumière crue d’une Odyssée
aussi extraordinaire qu’incertaine
J’écris d’île en il, d’aile en elle
J’écris comme cet avion sans ailes
chanté par Charlélie Couture
J’écris couturé de frais
J’écris cétacé
J’écris c’est assez de contourner
des lagunes et nos lacunes,
nous les hommes,
de n’avoir pas porté, puis libéré,
l’être nouveau expulsé de la mer primitive
J’écris au- delà du bien et du mal
de la syntaxe crépitante
et de la flèche tirée au bal des prétendants
J’écris pour la seule bonne nouvelle annoncée,
sortant du pavillon de l’aurore :
Un.e enfant nous est né.e !
PASSAGES
« Je ne puis assurer mon objet. Il va trouble et chancelant d’une ivresse naturelle. Je le prends en ce point comme il est, en l’instant que je m’amuse à lui. Je ne peins pas l’être, je peins le passage. » Michel de Montaigne D’UN NOM Do Ri O Rim Avec Rio de Janeiro Rivière de Janvier Et si l’on veut Griot Le père Goriot Les immémoriaux Et les plumettes du loriot Voletant autour d’Io Je sais c’est idiot
D’UN PAPILLON
Le Ponge est un papillon erratique et lampiste.
« Une allumette volante » qu’il ne faut pas laisser entre les mains des intellectuels.
Le Cendrars grand comme la main du célèbre manchot
Virevolte chaque fois que l’on pénètre dans la baie de Rio.
Le Dorio se confond avec la feuille d’écriture
Qui brûle à petit feu
Dans son jardin imparfait.
DE LA VIE
En un rien de temps
La vie a passé
Un serpent à cinq têtes
Côté braises
Un buisson de mains secouées
Jusqu’à tomber en cendres
Côté pile
La cible de la beauté atteignant sa flèche
Côté face
L’arc cassé remisé au clou
En un rien de temps
Ça a passé
une chanson enregistrée
au Petit Mas
l’été2019
jj dorio auteur compositeur interprète accompagné par Philippe Bruguière
UN DICTIONNAIRE À PART MOI
Texte en cours