LOIN DU MONDE PRÈS DES MOTS

Loin du monde près des mots Entre le marteau et lenclume le temps de se la couler douce sans se mettre martel en tête en laissant faire sa plume Plumplum tralala (un réflexe automatique) à la Libération « de la cave au grenier » tout le monde chantait Ploumploum tralala paroles de Saint Granier ou de Francis Blanche (à vérifier) En tout cas le chanteur vedette sappelait Georges Gosset (défense de se gausser) Loin du monde près du cœur battant la chamade comme un volcan devenu vieux 1 dont, (tout le monde connaît Ne me quitte pas ), On a vu souvent rejaillir le feu 2 Le feu de Dieu vieille version biblique augmentée de Sodome et Gomorrhe de loncle Marcel le divin romancier qui en pinçait pour Les jeunes filles en fleurs et dont les personnages les plus sordides et vicieux se révèlent à la fin du conte comme « une simulation de méchanceté » (témoin lamie saphique de Melle Vinteuil qui après lavoir faite cracher sur le portrait de son père fraîchement disparu, accomplit sa rédemption en mettant à jour « les illisibles carnets » du génial et méconnu musicien) Loin du monde près du « fleuve caché » sous la source du temps où lon décline de toutes les manières possibles nos Il était une fois : il était une fois une Belle au bois dormant, il était une fois un petit chaperon rouge, il était une fois une Blanche Neige, il était une fois une princesse au petit pois, il était une fois la Covid 19 racontée aux enfants, il y avait une fois les camps de la Shoah Le Monde et ses horreurs a rattrapé ma plume Du burlesque au ludique, de lenfance de lArt à lHistoire tragique De ce commencement dun récit qui nen finit pas de nous mettre en demeure de chercher une issue : Ne tremblez pas ainsi ! Les portes lune après lautre se sont fermées. Il va venir ! 3

1 Etienne Roda-Gil/Julien Clerc   2 Jacques Brel  3 Jean Tardieu

https://www.leseditionsdunet.com/livre/un-dictionnaire-part-moi

lecture voix automatique

VERS À REBOURS soumis aux aléas

à rebours




À rebours… mes vers boustrophédonnent

ce va et vient que trace mon stylo

et qui met à jour le vert du vocabulaire

que quelques oiseaux bergeronnettes

– encore nommés hochequeues –

viennent picorer





À rebours…ce roman dont le héros

déballe sa bibliothèque à l’esthétique

décadente…Amours jaunes

de Jean des Esseintes…reclus

à Fontenay-aux-Roses





À rebours…n’en jetons plus

Reprenons joyeux rires de la vie

Amarcord…io mi ricordo..

Je me souviens de Magali Noël

tenant le rôle de la Gradisca…

en Rouge et noir

soumise aux aléas





À rebours…de ce charabia

Je me promène en ce lieu rare

Où les fleurs de ma rhétorique

Sont neiges de printemps..

Flocons d’argent d’Apollinaire

Et que n’ai-je son gai savoir…





hypnographies 5/8

LE BEL OISEAU PHÉNIX









Printemps des yeux, rhizome, iris, Enivrez-vous.

C’est la saison des semaisons, Caressez-vous.





Agrandissant l’espace sur la Crau rehaussée

Les brebis me saluent : tu as soixante-seize ans !





Le temps s’endort, une fois l’an, on le réveille.





Foisonnement : en soi-même, combien de branches?

Cahiers, carnets, récits de vie pliés en quatre.





Les mots de tous les jours s’en vont comme fétus

Les fleurs de rhétorique brûlées brassées brouies





Pour laisser s’envoler le bel oiseau Phénix

des alphabets

et du hasard quasi céleste.

PASSAGE DES LIVRES





Les livres ne s’usent que si l’on s’en sert

Pour faire de beaux découpages

Pour ouvrir n’importe quelle page

et y chercher son horoscope perpétuel

Pour déchirer toutes les pages 68

Et en faire une belle flambée

Les livres sont des fleurs inverses

Que l’on mange à la lettre

Dans le Secret des Marges

Comme du bon pain blanc

Editions Rafael de Surtis
81170 Cordes/Ciel
passage des livres
" Je peins principalement mes cogitations, sujet informe, qui ne peut tomber en production "ouvragère"; à toute peine le puis-je coucher en ce corps aéré de la voix..."
Michel de Montaigne

ET TOUT CELA PARCE QUUE LA VIE NE SUFFIT PAS





Et tout cela parce que la vie ne suffit pas

Tu es le sourire des chats

Et le vent dans les pins

Tu es la culture des fleurs

Et la malle pleine de poèmes

Tu es les mille et un présents

De ta belle absente

Et tout cela parce que la mort ne suffit pas