CHANSON D’AUTOMNE ET DE FIDÉLITÉ

Oh ! l’automne l’automne a fait mourir l’été


Guillaume Apollinaire

Je pense donc je suis n’est pas ma tasse de thé
Je pense au petit café où nous avions rendez-vous
Je pense au jukebox et au citron pressé
Je pense à nos têtes qui tournaient
Aux sons de mon manège à moi
Je pense aux flonflons de la fête
Et aux toiles de Manet
Je pense aux froufrous de ta robe soie
Ce 22 septembre où pour toi je chantonne
Cette chanson d’amour et de fidélité


sur mon cahier d’écolier un dessin du 27 mars 1972

MES PETITES CARTES D’ÉCHOUAGE





MES PETITES CARTES D’ÉCHOUAGES





Lundi matin dans le jardin chaud mais secoué par le mistral

je lis j’écris et je m’absente

faute d’oiseaux à l’entour je deviens papillon

qui se joue du vent dans l’abricotier qu’il prend pour un berceau





je glisse cette phrase sur une carte format d’identité

alors qu’elle est si éloignée d’une identité bien établie





le soir je reprends la même place

siège en plastique souple et bas sous les arbres fruitiers

le vent n’en finit pas de faire son ramdam

les papillons se sont enfuis





je n’avais pas du tout prévu de poursuivre cette écriture

mais je l’écris pour mon petit fils

qui la lira plus tard

et découvrira que ce jour-là son grand-père a consigné le fait

qu’une maudite guêpe l’avait piquée sur le crâne

alors qu’il faisait du tri sélectif avec sa maman

ma fille





l’autre m’envoie des photos et des impressions

depuis l’île de Nantucket

elle a vu des phoques des vrais





ainsi passent les jours et les soucis

sur mes petites cartes d’échouage

une cigale me donne le dernier la

lecture petites cartes d'échouage

L’ÉTÉ MONTRE SON NOUVEAU CŒUR

l’été montre son nouveau cœur
L'été montre son nouveau cœur
Dans l'azur de la mer qui chante
Jeux de blancs mouettes et gabians
Amour niché au creux des criques
Sur le sable d'un sablier
comme arrêté ou sur les graves
Selon le vent on boit l'écume
Baisers salés des symphonies
La mer de Claude Debussy

(impromptu 
hypnographies
et manuscrit
Fos sur mer 30/06/2020)
extrait
mon premier concert
à la Philharmonie de Berlin
1963
(Un dictionnaire à part moi)

poèmedit parsonauteur

PLAGE D’ÉTÉ PLAGE D’HIVER

Rumeurs des vaguelettes mourant sur le sable
Rumeurs des vaguelettes mourant sur le sable
L'été mêlé aux odeurs de crèmes solaires
aux cris des enfants
aux voix des porteurs et porteuses
de smartphones

L'hiver sur la même plage
il n'y a personne
que le jeu infini des lumières
sur la mer

Et ton silence
Que je peins assis seul sur ma page blanche

Je te raconte
et te laisse résonner
dans les poèmes appris
en marge des bruits du monde

Marginal et pauvre 
en retrait des choses 
mais ayant ce pouvoir acquis
de tout dire
et sur tous les tons




 
d’une voix voilée
mais ce n'est pas intentionnel
ce serait bien et pour tout dire inespéré
qu'une autre voix
se fasse entendre
en marge des bruits du monde

 

LA PREMIÈRE CIGALE

espontaneo

LA PREMIÈRE CIGALE





Cigarra dichosa tú     Federico García Lorca





La première cigale me remue le cœur

Tu n’es plus là pour partager cet instant précieux

qui ouvre une nouvelle saison d’été

Mais que tu ne sois plus là

N’ôte en rien le fait que tu as été

Ma main l’écrit et à ma manière

te métamorphose

En cette cigale qui sur mon olivier

Marie l’éphémère à l’éternité





mardi 23 juin 2020 10h du matin

cigale timide et voix de l’auteur