ÉLOGE DES INSOMNIES
Je peuple mes insomnies de lectures et d’écritures éclairées par les nuits qui nous transfigurent. Il est vrai que ces séances de nuit que j’ai toujours pratiquées, ont été libérées dès que j’ai pu jouir de ma « retraite », sans me préoccuper de l’heure à laquelle « j’émergerais » de mon sommeil le lendemain.
Ainsi en cet instant, au milieu de la nuit, je lis lentement, très lentement, le chapitre « Rêver de dormir » d’une philosophe enseignant à la Sorbonne. Elle me donne une citation de Jean Jacques Rousseau dont je vais faire florès : C’est la nuit dans mon lit et durant mes insomnies que j’écris dans mon cerveau.
C’est la nuit dans mon lit que ma plume écrit au ralenti.
C’est la nuit dans mon lit que je prends tout mon temps pour lire et surtout relire mes livres culte.
C’est la nuit dans mon lit que je nage à contre-courant d’une société obsédée par la performance et le désir puéril de se montrer toujours d’attaque.
C’est la nuit dans mon lit que je recopie des phrases énigmatiques qui, je ne sais pourquoi, me font signe : L’ennui est l’oiseau de rêve qui couve l’œil de l’expérience.
C’est la nuit dans mon lit que mes yeux peu à peu se ferment et que je clos ainsi ces instants précieux par cette phrase rituelle : À demain les affaires.
