Souvent nos yeux courent
Vers le bas des pages
Jean Louis Rambour
Un mot après l’autre
Mes yeux courent la campagne
Ma main accompagne
Jusqu’au bas de la page
Ce texte écrit à la diable
Un mot avant l’autre
Un mot immatériel
Que l’on garde pour soi
Dans le secret des marges
Après le dernier mot
Posté sur le blog
On médite on se dit
Non ce n’est pas possible
Et l’on parle au papier
En déguisant son trouble
En faisant de cet apparaître verbal
Ce commencement qui n’en finit pas
Martigues 21 novembre 2023
Tag Archives: marge
UN LIVRE SAVON
Ce livre entre les mains m’échappe absolument
Me glisse entre les doigts tel le savon de Ponge
Silence sur la page je ne vois plus les mots
C’est de la bouillie pour les chats et les chiots
Une sorte de lave qui ma cervelle ronge
Un coup porté à Teste de monsieur Valéry
Cultivant l’art des restes et des amphigouris
(le reste dans la marge est hélas illisible)
JOURNAUX CARNETS…EN MARGE
Journaux carnets…en marge
dans la chambre obscure…
où la lumière ne peut entrer
que par un trou
d’un pouce de diamètre…
pouce…
dans la chambre claire…
qui éclaire nuit et jour…
las fielairos (les fileuses)
d’une chanson de métier occitane
Carnets journaux…que l’on dit intimes…
écrits en boucle…du bout des doigts…
de nos années noires…
à la lumière de notre langage
confronté à nos réminiscences…
mises en abyme…
qui font figure de sauts à l’élastique…
pour rire…
un « je » décentré et joyeux…
et pour pleurer…
l’inflexion des voix chères qui se sont tues*…
*Paul Verlaine
12/01/2021
AGENDA 2021
vendredi 1° de l’An
5h31 L’année sera belle…ou ne sera pas. J’ai un bel agenda.
Je viens de « poster » : « An qui passe An qui vient.»
Entre Carnaval et Danse macrabe.(sic)
Je fais un poutou à ma bien-aimée. 5h34
samedi 2/01/2021
2h56 « Mots arrachés », je viens de boucler mon poème,
en alexandrins boiteux.
Ma fille après minuit depuis New York m’envie une photo de la Skyline de Manahattan.
Avec André B. on s’est fait le même cadeau du nouvel an : Marcel Proust par Roland Barthes.
2h59
dimanche 03/01/2021
8h04 Je finis d’écrire « Trois janvier petit jour gris », en 7x5x7, sur un minuscule carnet.
Mes murs blancs comme la neige. (dernière ligne). Sur le blog, dans la nuit, j’ai posté :
« Le spleen de Paris », avec l’écart de légèreté qui s’impose, au Baudelaire, des Petits poèmes en prose.
Sinon : « Au col gelé Les yeux bleus de mon cheval Bleuissent » Ida Ryûta (1920-
8h10

SUR MON CAHIER D’ÉCOLIER AUX CHEVEUX BLANCS
SUR MON CAHIER DE VIEIL ÉCOLIER
Sur ce cahier d’écolier, les titres occupant la marge, sont comme une entrée aimantée. Et pourtant, pour le vieil écolier qui les imagine, ça n’a rien d’évident. Une fois écrits, il ne sait plus bien à quel fragment les raccrocher. Il aimerait d’ailleurs souvent abandonner, arguant de la vieille utopie qui voulait laisser le lecteur continuer, à sa manière, la poésie faite par tous et par chacun.e. À condition, tout de même, que ce soit sur un cahier d’écolier.
CITATIONS
Accumuler mille et une citations. Cette nuit celle d’un Basile (de Césarée), évoquant la complicité d’un vrai lecteur avec le travail des abeilles. Mais sous la citation recopiée, je ne donne jamais le nom de l’auteur.e qui pourrait induire un sens préétabli. (Après le corpus, je le rappelle cependant.) Ce que à quoi je m’astreins, par contre, c’est d’écrire quelques mots pour préciser la cible ou l’objet de la citation. Ainsi pour « citation » :
1 texte tissu réseau d’écritures et de citations 2 une œuvre enfilant les citations 3 pièces empruntées dont chacun fait son miel 4 de la citation aucune définition n’est possible 5 se citer soi-même : « Si on ne se citait pas quelquefois soi-même, qui donc le ferait jamais ? »
ENCYCLOPÉDISME
Si, dans un premier temps, on prend plaisir et goût à cette accumulation de faits, d’idées et de théories en transformation constante, on n’oublie pas l’apprentissage en miroir, celui « d’apprendre à ignorer et à douter. » Raymond Queneau
COLLAGE
« Se daba cuenta de que, más que escribir un libro, lo que estaba haciendo era componer un collage hecho de centenares de páginas de citas, de fragmentos de libros, de apuntes esbozados que no tenía tiempo para desarollar. » Antonio Muñoz Molina (Un andar solitario entre la gente)
Il se rendait compte, que ce qu’il était en train de faire, bien plus qu’écrire un livre, était de composer un collage fait de centaines de pages de citations, de fragments, de notes ébauchées qu’il n’aurait pas le temps de développer. (ma traduction, comme on dit).
Une encyclopédie flottante et galopante texte en cours


ÇA MAIS
ÇA MAIS. Un début comme ça mérite le bâton.
Mais la feuille de papier, comme dirait l’autre, elle s’en fiche.
Ça alors. Ce peut être renversant, l’écriture. Et en même temps, ça doit tenir la page,
et si possible faire dans la dentelle.
Un cochon d’écrivain, qui eut un grand succès, distinguait (il se vantait peut-être),
la batiste de la valenciennes, la valenciennes du bruges, le bruges de l’alençon.
Allons donc. Allons à London, dans la demi-brume; allons longuement, dire la poésie,
dans ses grandes marges blanches, allons à la ligne, pour faire une pause.