UN TITRE : un dictionnaire à part moi

UN TITRE

J’ay un dictionnaire à part moi

Je passe le temps…quand il est mauvais et incommode

Quand il est bon Je ne veux le passer

Je m’y tiens

Michel de Montaigne

(28 février 1533-13 septembre 1592)

 Un dictionnaire à part moi, c’est avec ce titre en tête, issu de l’auteur des Essais, que j’ai composé ce livre, sous forme d’une sorte d’autoportrait abécédaire.

Or, si je le déplie, « rétroactivement », ce titre s’écarte de mon projet d’écriture sur un point essentiel : ce « moi », pour le dire d’une formule dont le philosophe Paul Ricœur a fait son miel, se change au fil de ses entrées, résolument, en un « soi-même, comme un autre. »

Dictionnaire à part moi se présente dès lors comme un voyage au long cours et un vertige de listes et d’énumérations, un inventaire mouvant, soumis aux métamorphoses du temps, à la langue ouverte aux aléas du signifiant.

Dictionnaire à part moi, histoires d’une vie frottée à une réalité qui fuit, réminiscences et oublis, tentative d’épuisement de fragments d’écriture discontinus, répétitions, variations, à l’épreuve de l’éparpillement et de l’inachèvement d’une vie.

Et en fin de compte et de conte, quand bien même (presque) personne ne l’entendra, la voix d’un narrateur reconnaissant, à tous ceux et toutes celles, qui, dans les temps de liesse comme ceux de détresse, lui ont permis de tracer la voie d’une mémoire, somme toute, heureuse.

Jean Jacques Dorio

UN DICTIONNAIRE À PART MOI

Jean Jacques Dorio

Les Editions du Net

222  « entrées » 189 pages 16 €

pour faire vivre le livre

commandez-le chez votre libraire

ou chez l’éditeur, à la Fnac, Placedeslibraires, etc

Merci mille et une fois

JJD

PSYCHANAZOUILLIS (un dictionnaire à part moi)

PSYCHANAZOUILLIS

Jamais je n’eus l’envie de me coucher sur un divan pour raconter ma vie
C’était pourtant plutôt mode « à mon époque » comme l’on dit

Se coucher zyeux au plafond avec un type derrière soi qui ne dit mot
mais qui consent à prendre un gros billet après la séanc’ ? Non merci

Moi raconter ma vie c’était rien de pesant
mais j’aimais dialoguer et j’aimais mes parents

Et puis tout le jargon « condensations transferts »
toutes ces associations qu’aiment les psychanazouillis
je les réservais à mes poésies

Un demi-siècle après qui l’eût cru ? J’ai conservé cette manie

Je parle au papier comme au premier venu*
Et ce sont mille voix Qui me traversent la nuit

*Michel de Montaigne

Un dictionnaire à part moi 
Jean Jacques Dorio
Les Editions du Net

222  "entrées" 189 pages 16 €
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Merci mille et une fois
JJD

TROIS LECTEURS PREMIERS FAISANT GRANDIR LE LIVRE

Des fragments autobio-sémantiques, un abécédaire singulier où le plaisir de l'écriture ne nous quitte pas. On déambule aux détours des lettres et des mots et on découvre des alcôves lyriques, géographiques et poétiques. Prose ou poésie ? Abécédaire ou Autobiographie ? Provence ou Ariège? Tout n'est qu'hybridité pour le plus grand plaisir du lecteur.  Camille

Les mots de cet abécédaire fourmillent, papillonnent, s’éparpillent et l’on ne saurait plus où donner de la tête si ces fils n’étaient réunis dans une fantastique toile / palimpseste par ce poète mué en araignée rien moins que besogneuse. On aimerait citer ici le beau mot de passementerie qui constitue une entrée de ce dictionnaire et dit à lui seul le tissage du texte, passementerie sans menterie aucune ou alors un mentir-vrai qui ne se départit jamais de sa fraicheur. Le passé et le présent se faufilent avec grâce. André

Sous une forme originale alternant des entées en prose et en vers, le « Dictionnaire à part moi » de Jean Jacques Dorio nous offre de savoureuses tranches de vie. Son écriture malicieuse est aussi empreinte de tendresse et de nostalgie : nous passons du rire aux larmes, et le suivons avec intérêt dans toutes les étapes - parfois fort romanesques ! - de sa vie. Qui aurait cru que l’ordre alphabétique pût si bien révéler toute la complexité d’une existence ? Pauline




MA SEMBLANCE





J’ai écrit sur tout et sur rien 
bien avant de t’avoir connue

Mais après ta mort
qui m’a laissé sur le c.
(pardon mon amour pour « le gros mot » suggéré)
Écrire pour continuer à vivre
est devenu mon viatique
 ma p’tite folie 

Plus que jamais 
et dans la nuit
Je forge à ma manière ces Essais
Nés pour Montaigne aussi
de la mort de son ami La Boétie

Celui qui, à ma connaissance,
fut le seul vivant à appeler son épouse 
ma semblance

Plus que jamais
Mes paroles ont semblance
d’un homme qui sème
sur un chemin 
voué à l’effacement


UN TEMPS SANS MONTRE





J’ay un dictionnaire tout à part moi
Je passe le temps…quand il est mauvais et incommode
Quand il est bon je ne veux le passer
Je m’y tiens
Montaigne

Je vis un temps sans montre
Montre au poignet
Et montre comme on dit « il s’exhibe » 
« Il se montre »

Je vis dans la durée vécue du maintenant,
Dans les livres (ma patrie)
Dans l’Histoire et ma micro-histoire
(qui me fait vivre le temps présent comme l’avenir du passé)
Dans l’écriture
(antidote à une identité figée)

Je vis Mes humanités contrariées
Par les ravages de la modernité,
Dont le consumérisme effréné
Est le symbole

Je vis en retrait
Cultivant l’anticonformisme
…et la convivialité


AU RYTHME DU CINÉMA MUET





Rythme poétique et saccadé
(comme au cinéma muet)

Tentative de déchiffrer l’informulé
(selon Charles Baudelaire)

Images fantasques passées comme le couteau
(sans manche auquel il manque la lame) 1
à la meule à eau symbolique

Images forgées par mes chers amis Montaigne et Brassens
Pour essayer d’oublier leurs coliques néphrétiques

(pour Georges soudain la lune écoute aux portes 2
et c’est vivre à propos qui importe à Michel)

Le reste de mon propos manque…
(ou c’est, qu’à la lettre, il s’est volatilisé)

1 Lichtemberg  2  un roman de Brassens autoédité à 50 exemplaires en 1947