Quand je perds le fil je relis l’Odyssée Cette nuit le grand récit d’Homère Évoque les feuilles de l’automne Jonchant un carré de jardin Dont je fais un lit Je m’endors et j’entends les paroles ailées De mon aimée en allée Dans les brumes de la mort - Ni chair ni ossements…Je flotte envolée… Je n’entends pas la suite de ce récit infernal Mais retrouvant mon corps et mes esprits Je nous vois tous deux à Giverny Où nous joignîmes nos lèvres Devant l’étang aux nymphéas Nos rêves mystérieux Brillants à travers les larmes* *Baudelaire L’invitation au voyage
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SIGNES ÉCRITS COMME EN HYPNOSE

diction
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1
Seule l’imagination, instrument de la veille généralisée, parce qu’elle ne connaît pas le sommeil, est capable de supporter, sans vouloir les contraindre, la variété sans limite des choses et des êtres, et leur correspondance, de rendre possible qu’ils constituent un monde.
François Roustang 1923-2016 (Hypnothérapeute)
Les signes que je viens de tracer en une minute ou deux, à 7 heures du matin avant mon lever…
Les signes me regardent comme autant d’autres en moi, d’autres facteurs venus m’apporter
le courrier du matin…
Et comme d’autres lectrices qui me ressemblent et me relancent en vibrations, résonances imaginatives,
écheveaux de la femme du héros errant de l’Odyssée.
Les signes que j’écris depuis 9 ans et chaque jour, comme en hypnose, où tout vient de la faculté né de longues pratiques, de savoir peu à peu lâcher les chevaux de nos cinq sens pour devenir capable « de supporter la variété sans limite des choses et des êtres …»
Hypnographies de mes identités jamais fixées mais sans cesse en mouvement…
Traversées comme autant de coups de plumes qui jamais n’aboliront l’extraordinaire hasard d’exister.
2
« Écrite ou non, la parole est une musique du temps et le temps nous presse de comprendre.»
Roger Judrin (1909-2000)
Mais si je suis parfois pressé de paroles et d’écritures qui font de confusion la marque, en revanche, pour « comprendre » ce qui est en train de passer, c’est une autre affaire, une autre paire de manches.
C’est le long cours d’une vie de doutes et de questions sans réponses immédiates…
Ce sont par essais successifs faire le tour des énigmes en proposant plusieurs voies d’entrées…
en laissant le corps flotter vers ces dimensions d’inconnu et d’étonnement qui sont en nous le plus souvent ignorées…
Quelquefois un mot vient puis un autre…
Mais ce n’est qu’à la sortie, après notre dernier soupir, comme disait je ne sais plus quel ancien,
que d’autres que nous, s’ils le souhaitent et en ont les capacités, feront le conte de nos essais, pertes certaines, profits légers…
CE SONT DES CAGES SANS OISEAUX

de glyphes
et d’un texte
qu’il ne faut pas prendre
pour caractères sacrés
CE SONT DES CAGES SANS OISEAUX
Ce sont
des cages
sans oiseaux
les formes
parfaites
du vide
des vaisseaux
démâtés
des lanternes
qui dansent
au bout
des cornes
des vaches de nos
Odyssées
Ce sont
des glyphes
qu’il ne faut pas
prendre pour
caractères sacrés
UN PEU DE MER
5
Un peu de mer ma bonne mère
Un peu de mer serpent de mer
Un peu de mer d’herbe marine
Un peu de mer posidonies
Un peu de mer tout est réel
Un peu de mer avec ma mie
Un peu de mer à Fos sur Mer
Un peu de mer où l’on nageait
Un peu de mer tout nus aux Lecques
Un peu de mer dans les Calanques
Un peu de mer soupe de poissons
Un peu de mer à Sugiteon
Un peu de mer imaginaire
Un peu de mer dans l’encrier
Un peu de mer de l’Odyssée
La mer la mer toujours recommencée !
les lecteurs de poésie qui hélas se raréfient
auront reconnu le dernier vers du Cimetière marin
28/03/2020
05h25
L’ENTRÉE DU PETIT BOIS DE PIN

midi
Il n’y a personne
À l’entrée du petit bois de pin
Ni le héros de l’Odyssée
Ni Ponge l’antipoète
Il y a ce promeneur solitaire
Qui prose ces quelques vers
En regardant les aiguilles
Danser au vent léger

cher.es lecteur.trice.s
ne vous trissez pas
profitez de la grève générale
pour redonner à l’imaginaire
sa réalité