J’AI BESOIN ET JE N’AI PAS BESOIN D’ÉCRIRE Le travail du Temps est ce qui fait qu’on s’absente de soi Jusqu’à l’ultime absence Il est altération Il est l’Autre qui s’insinue dans la place du Même François Hartog J’ai besoin d’écrire Travail sur le temps permet S’absenter de soi J’ai besoin de rire De rire de soi permet De rire des autres Ceux qui la ramènent Ceux qui donnent des leçons Ceux qui nous emmerdent J’ai besoin de lire Voyager à l’intérieur Sillonner des pages J’ai besoin d’un rien D’une page des Essais D’Azertyuiop J’ai besoin des nuits Ou je prose tous mes vers Au lit Litanie J’ai besoin de l’œil Que Nature m’a fait Marron point vert J’ai besoin plaisan Terie à part de mentir Pour faire plus vrai J’ai besoin de soins Alternatifs : l’air de rien La lyre d’Orphée J’ai besoin de voix Les chères qui se sont tues Les Nouvelles Nées J’ai besoin de voie Celle qu’on ne peut nommer L’Arcancielesque J’ai besoin de toi Toi qui fus ma seule au monde Toi qui nages dans mes pages J’ai besoin et je n’ai pas besoin De lèvres sur les livres Empreintes de soupirs J’ai besoin d’écrire Le mot fin le fin mot D’une histoire inachevée La nuit du 10 septembre 2023
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RESSORT DE L’ŒIL

L’ŒIL MARRON AVEC UN PEU DE VERT
Je m’aperçois ce soir que mes travaux divers Ont omis du portrait de ce faiseur de vers Qu’il avait l’œil marron avec un peu de vert Plaisanterie à part le même entre deux verres Aimait pincer sa lyre sur un chant du Cap Vert Une morna sodade nostalgie au grand air Où l’on pleure et l’on rit comme faisaient trouvères Qui enchainaient leurs rimes, été, printemps, hiver.
OUVRIR les choses plus que les découvrir
OUVRIR
Mes écrits ne contiennent aucune certitude qui me satisfasse à moi-même, aussi ne fais-je pas profession de savoir la vérité…J’ouvre les choses plus que je ne les découvre.
Pierre Bayle (1647-1706)
Lorsque je fouille dans mes pensées, il y a des noms, et jusqu’à des personnages, qui échappent à ma mémoire, et cependant ils avaient peut-être fait palpiter mon cœur : vanité de l’homme oubliant et oublié ! Il ne suffit pas de dire aux songes, aux amours « Renaissez ! » pour qu’ils renaissent ; on ne se peut ouvrir la région des ombres qu’avec le rameau d’or, et il faut une jeune main pour le cueillir.
Chateaubriand (1768-1848)
Ouvrir un nouveau cahier de 96 pages (17x22cm) Ouvrir les guillemets en recopiant la dernière phrase lue sur son livre de chevet : Faire un livre qui soit un acte…tel est le but qui m’apparut…quand j’écrivis l’Âge d’homme (Michel Leiris) Ouvrir l’œil et le bon Ouvrir son imagination Ouvrir sa boîte à malices Ouvrir l’Odyssée d’Ulysse l’Inventif Ouvrir ses poumons devant la mer et ses embruns Ouvrir la prison de Fleury-Mérogis Ouvrir sa muleta à l’écriture considérée comme un exercice de tauromachie Ouvrir son cœur une nuit sous le dernier croissant de lune Ouvrir la ronde des jurons (les « Scrogneugneus, jarnicotons, bigre et bougre ! » Brassens) Ouvrir la lettre dont les caractères d’écriture nous sont connus (et chers) Ouvrir la dernière étude sur Montségur Ouvrir la porte du cimetière du Trabuquet où repose son ami Michel à Menton Ouvrir l’album de photographies avec tes yeux de myosotis Ouvrir cette bouteille de vieille prune Ouvrir le vieux cahier des charges (de CRS) de Mai 68 au quartier Latin Ouvrir le dernier livre de poèmes écrit et envoyé par Jean Louis Rambour depuis Bayeux (Quand nous regardions depuis notre terre ) Ouvrir les Nuées d’Aristophane avec la complainte du vent qui s’ennuie la nuit ( le vent des toits qui pleure et rage Jules Laforgue) Ouvrir le cahier de solfège où tu transcrivis jadis Étoile des Neiges Ouvrir le collier de griffes de Cros (Charles) qui guigne la dame aux yeux de panthère Ouvrir la dernière session du Bird (Charlie Parker) mort sur le palier de la baronne Pannonica de Kœnigswarter (on peut vérifier) Ouvrir le flacon d’encre noire comme la mer là-bas à l’horizon de mon atelier de scribe Ouvrir cette dernière ligne qui clôt dans un sanglot cet exercice d’éparpillement à livre ouvert
DES SIRÈNES À VAPEUR RAUQUES
L’œil voit l’image
L’oreille écoute le vers
Est-ce que ça te parle ?
En tout cas ça a de la gueule
Et puis c’est réversible
C’est l’excédent que produisent
des sirènes à vapeur rauques comme des huées
On est loin du marché bric à brac
de la poésie
L’œil voit le vers
et le rouge
L’oreille écoute l’image
du temps perdu
et retrouvé
Cette mer allée
avec le soleil
italiques
Blaise Cendrars (Pâques à New York) 1912
Arthur Rimbaud
JJD 28/09/2020