Les vrais paradis sont les paradis qu’on a perdus. Marcel Proust À l’arrache l’arrachée À l’ara des mots croisés À l’art secret d’un poème Qui fait de hasard nécessité À la fable du Temps Que l’on écrit sur nos tablettes de nuit (heures en suspens) À l’ardoise des enfants Où ils s’essaient à l’écriture C’était je sais il y a longtemps C'était au paradis des innocents 20 mai 2020
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BRINS DE RÊVES BRINS DE TEXTES BRINS D’OSIER

hypnographie 1/8
JE VOUS DONNE DES BRINS
Brins de rêve brins de textes brins d’osier.
Rêve de la gargouille qui voulait se faire aussi grosse
que le bossu de Notre Dame.
Texte du gargouilleur
à la peau d’églantine et au tissu d’agave.
Osier teint au curare pour soutenir la braise
et les escarbilles du mythe de l’éternel retour :
Je l’entendis chanter jadis sur les rives
du fleuve descendant du Paradis.*
Je vous donne des brins d’une vie singulière
Avant qu’ils ne soient cendres
Faites en votre miel.
*l’Orénoque…crut Colomb quand il le découvrit
UN P’TIT COIN D’PARADIS
– Tu te souviens de je me souviens de Georges Perec ?
– Très bien, c’était en 1978. À l’automne j’ai rejoint ma belle aux Martigues,
dans notre nid douillet de Paradis Saint Roch.
– Ah bon tu as vécu au Paradis ?
– Un ptit coin de parapluie
Contre un coin d’paradis
Ce refrain de Brassens m’a inspiré une chanson.
– Et on peut l’écouter ?
– Y a qu’à demander !
Dialogues intérieurs XXII
enregistrement 2016 studio Le Petit Mas Martigues
MARELLE
Marelle il suffit d’un mot
Pour ébranler le sens d’un monde
À tue-tête et à cloche-pied
Terre ciel enfer paradis
Et c’est pour de rire pardi !
Grenouille « Si la pluie te mouille »*
Rainette sur un nénuphar
À Giverny c’est nymphéa
Nymphes hermosas y feas
Une fée verte en style nouille
Mais dans le gosier de Verlaine
Ça fait violon des sanglots longs
Le mal au cœur le vague à l’âme
Vague divague sur la page
Coup de billard du vieux pillard
Des lavandières littéraires
De la lavande qui embaume
Le fouillis des mots d’un poème
Qui sous prétexte de marelle
Pour ébranler le sens du monde
S’est perdu dans le labyrinthe
Dont nul ne sort vivant ni mort
*Si la pluie te mouille mon amour nouveau (Anne Sylvestre)
QUELQUES LICENCES POÉTIQUES et un vers sublime
QUELQUES LICENCES POÉTIQUES
et un vers sublime
Alphonse de la
Martine Aubry
La maire de Lille
La mer de Debussy
Verlaine qui a trop bu
Voit un loup sauter la haie
Comme on aime comme on hait
Et merdre dit le Père Ubu
Prévert des mille bouquets
Quand il joue au bilboquet
Pense aux filles aux mille beaux culs
Qui l’aurait dit qui l’aurait cru ?
Laurel et Hardy mangent des cafards
Qu’ils avaient pris pour des olives noires
Je bois du café et j’ai le cafard
Laforgue appelle ça l’humour des corbillards
Comme sur un billard à quatre bandes
Et d’énigmes en énigmes
Volent mes licences poétiques
Le paradis ayant l’enfer pour borborygme
Qui d’après vous sortit de sa plume ce vers sublime ?