UNE POÉSIE POUR PERSONNE ET POUR TOUS (reprise du poème 4)





Qu’est-ce qu’il va encor nous inventer ?
Se dit le lecteur de la douce France

Le poète de service l’entend murmurer :
-Tiens, pense-t-il, encor un qui quasiment me tance
Moi qui croyais que la poésie,
personne n’en lit*

Douce France en attendant étale une à une ses cartes de patience
-Ça tombe bien se dit Cheval le facteur préposé à distribuer des lettres sous forme de pavés littéraires

Poésie pendant ce temps s’offre un petit Chagall intitulé Le Poète
Sa tête est verte mais posée à l’envers
Le Faiseur de vers a mis son bleu d’O.S.
Il recopie un poème élastique offert par son ami Blaise

Voilà il y a assez de matière pour que tu puisses poster le tout sur poésie mode d’emploi
Le blog où depuis douce France mais aussi l’Afrique, l’Amérique et même le royaume d’Utopie
On attend patiemment chaque nuit l’apparition d’une poésie


*Marc Guino (éditions la Boucherie littéraire » 2021 



AUTOUR DE MINUIT QUAND SONNE LA CAMPANE DES MORTS (reprise du poème 3)

autour de minuit reprise du poème 3




Autour de minuit
Je bats la campagne

Un flottement d’images
Peu propice à fixer les mots

Tous ces mots ces mots-la
Qui ont comme la servante au grand cœur
d’étranges douleurs

Je bats la campagne

Comme jadis les faiseurs de Fatrasies
Faisaient fumer la pipe à leurs chiens
Ou bien battaient le rappel des fêtards d’un mariage
En faisant sonner la campane des morts

Autour de minuit
Une heure a passé

Campane et campagne
Servante au grand cœur

Poème présent range ses outils
Saoulé d’images et de mélancolie

Le lecteur peut se rendormir


















AVEC LES YEUX DES HIBOUX NYCTALOPES (reprise du poème 2)





Je tire la couverture sur le poème deux

D’eux qui ont les yeux de hiboux nyctalopes

Invisible sous ma lampe électrique
Moi aussi cependant…je médite

Hop hop hop comme en Mai
Les genoux hauts dans une course épique
Reprise jouissivement
Par cette écriture déplacée incongrue
Hétéroclite

Bijoux genoux hiboux
Poème qui loin de valoir
Le sonnet en X
N’est pas loin de son exit

Mais même proche du néant
Il existe
Et tant pis pour ces lecteurs qui le dropent !


	

PRUDEMMENT « caute » (reprise du poème 1)





Je reprends le poème
Mais c’est pas gagné

Je reprends le suspens
Prudemment caute

Je n’ai nulle envie
De me faire spoiler

Je reprends Je reprise
Je refais une blague

À la page vierge
Au lecteur hypothétique

Je refais le coup
Non de l’hypocrite lecteur baudelairien
(mon semblable mon frère)

Mais du lecteur blasonné…
Fol lunatique Fol erratique
(…par Rabelais)

C’est peut-être pas la forme olympique
Mais cette reprise m’a donné des idées

(Prudemment Caute)*



*c’est dans le sceau de Spinoza qu’on peut lire cette devise latine 




CE QU’EST ET CE QUE N’EST PAS POÉSIE MODE D’EMPLOI





« La culture numérique exige des formes nouvelles
et toujours changeantes de savoir-lire, de savoir-faire
une compétence numérique » Milad Doueihi




                                                                   
 CE BLOG S’ADRESSE AUX LECTEURS NUMÉRIQUES SANS PAPIERS. 
Et pourtant c’est un être réel qui l’écrit, d’abord à la main,
sur  des carnets de toute taille,
des cartes blanches ou de couleurs de divers formats,
 des marges de livres en train d’être lus, et même, 
des ardoises imaginaires de l’enfance
 – ce que les chinois anciens appellent  écrire sans laisser de traces.
 
Ensuite, après cette première phase, pour donner un texte nouveau 
à lire sur la toile,  passage obligé par azertyuiop, 
ce fameux clavier, qui, en effet peut-être comparé à un piano :
 mon piano, ton piano, son piano (écoutez la chanson de Ferré Léo).
 Le texte écrit est ainsi livré sous forme de poème, le plus souvent,
à qui veut bien s’y arrêter un instant. 
C’est là que réside la difficulté et la contradiction du média numérique.
Les lecteurs, pour la plupart, ne font que passer, 
comme s’il s’agissait d’un « apparaître verbal », comme un autre.
 
Je n’ai rien contre passes et passages à la Montaigne,
 « Je ne peins pas l’être. Je peins le passage…
Il faut accommoder mon histoire à l’heure. ».
Mais lui, faisait son miel des écrits autres, qui le nourrissaient
et lui permettaient d’armer ses répliques,
d’écrire à sa manière, unique et ondoyante, sa « glose » : 
nous ne faisons que nous entregloser.

 Ainsi se dessine l’utopie, la visée de ce blog intitulé,
un peu par provocation, poésie mode d’emploi.

Ni modèle d’écriture, toujours en devenir, ni, encore moins
 modèle de vie, mais, sans se bercer d’illusions,
incitation aux extensions du domaine du don*
  ….sur les sentiers solitaires et solidaires de la création.
 

 *Alain Cavaillé