UN DICTIONNAIRE À PART MOI Jean Jacques Dorio Les Editions du Net Le livre vient de paraître : il est disponible sur tous les sites internet de vente de livres (exemple La Fnac) et sur demande chez votre libraire Des fragments autobio-sémantiques, un abécédaire singulier où le plaisir de l'écriture ne nous quitte pas. On déambule aux détours des lettres et des mots et on découvre des alcôves lyriques, géographiques et poétiques. Prose ou poésie ? Abécédaire ou Autobiographie ? Provence ou Ariège? Tout n'est qu'hybridité pour le plus grand plaisir du lecteur. Camille Blancher DORIO JJ Qu’importe mon nom or ou cuivre Perle ou goutte d’eau dans la mer Victor Hugo La folle de Chaillot je ne sais plus qui c’est Tayaut tayaut tayaut Le roi de la Pampa ça je connais bien mieux Queneau Queneau Queneau Fabliaux sur les parvis poèmes in-folio Mon dictionnaire de rimes ne connaît pas Dorio Yoyo yoyo yoyo Mes poèmes ne racontent pas d’histoires, mais mes histoires y figurent, fragmentées, mouvantes, miscellanées cousues d’un fil d’or (io), que je m’efforce de rendre invisible.
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SUR LE COURS MIRABEAU
J'ai souvent écrit sur le cours Mirabeau Mais jamais à califourchon dans les platanes 1 J’ai écrit sur des ronds de bière Et sur l’écorce des mêmes arbres (et au retour dans l’atelier sur des planches où j’avais passé préalablement le rabot) J’ai écrit au célèbre café des 2 G Mais jamais à mes chers G.Perec et G.Perros J’ai écrit en haut du Cours au Roy René Pour l’informer que les pigeons Ornaient sa couronne de déjections Mais il n’a pas compris Mon langage (trop) fleuri Sous le pont Mirabeau coule la Seine Sur le cours Mirabeau roulez poèmes 1 Pierre Lartigue (1936-2008)
HOQUETS ET RIME ÉQUIVOQUÉE
Dans mes poèmes j’avance si lentement que je rends souvent page blanche Me promenant rêveur entre les lignes Ou posant fier comme un dernier Abencerage (un rappel si je ne m’abuse de Chateaubriand) Dans mes poèmes blablabla Où je m’embarque sans biscuit À l’heure du berger Au milieu de la nuit Bâtons rompus entremêlés Un dernier coup sur la peau de mon tambour Ratapampan Derniers hoquets Ultime rime équivoquée
ECCE HOMO ses mots de Joie ses maux atroces
À écrire on s’expose décidément à l’excès. Henri Michaux Que c’était bien bon dieu Ces vaches de poèmes Écrits à la va vite Sur un bout de papier Une nappe de restau Ou l’écorce d’un chêne Enchaînés enrythmés Enlyrés et légèrement (pour rire) empapaoutés C’était vachement chouette La tournée des grands ducs Sur la page nocturne L’impro des normaliens de la rue d’Ulm, la turne de Queneau ou Tardieu Ces rémouleurs sublimes De rimes jouissives C’était (faut-il qu’il m’en souvienne) La Li-Bé-Ra-Tion C’était après la guerre (La seconde qui succéda Allez savoir pourquoi à la der-des-ders) Mais putain d’empire russe Avec son chien Poutine Aux babines sanglantes Voilà qu’ça recommence Fini de rigoler Il nous fait une Michaux Ces villes de loques Et son Ecce Homo Je n’ai pas vu l’homme répandant autour de lui l’heureuse conscience de la vie Mais j’ai vu l’homme comme un bon bimoteur de combat Répandant la terreur et les maux atroces Ecce homo (1943)
SI MES POÈMES
La fonction principale de la poésie c’est de nous transformer. Elle est l’œuvre humaine qui nous transforme le plus vite : un poème y suffit. Gaston Bachelard Si mes poèmes n’ouvrent pas des désirs Des désirs de parler à ton tour au papier le soir venu -tu réclamais le soir il descend le voici- 1 ou dans la nuit infinie qui remue neurones et rimes Si mes poèmes ne te font pas inventer Ces histoires qui pleurent doucement en toi Comme des gouttes de silence 2 Ou ces nuages qui passent là-bas là-bas 1 Là-bas où il n’est personne s’il s’écoute Qui ne découvre en soi une forme sienne 3 Si par un soir d’été, une nuit d’hiver, mes poèmes ne provoquent pas en toi une manière autre d’exister… 1 Baudelaire 2 Claude Esteban 3 Montaigne