EN VERS DE MIRLITON

On n’est pas sérieux quand on a quatre fois vingt ans

et que l’on aligne encore comme à l’instant

des vers de mirlitons

Dans son lit entre deux sommes

Sur le rocher inexpugnable de son île anglo-normande

Du haut du cimetière marin surplombant la plage de la Corniche

Au milieu de la forêt obscure d’un gribouilleur

Qui quoi qu’il fasse chaque matin retrouve sa page blanche

CRÉER SA PROPRE LANGUE

Notre vie est partie en folie partie en prudence qui n’en écrit que révèremment (avec révérence) et régulièrement, il en laisse en arrière plus de la moitié. Montaigne

UNE LANGUE

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Créer sa propre langue c’est un truc de fou ça…de fou de littérature parti en des contrées indéterminées…des années durant nourrissant en secret ses nuits de mille et une pages…qu’il brûle la journée suivante…jusqu’au jour (une nuit magique) où la langue unique et singulière prend…Lors les phrases en prose ou les antiphrases écrites en vers…prennent leur envol créant la propre langue de ce forçat d’une écriture…qui bat et rebat les cartes d’un je multiple…jugé par les premiers critiques qui n’ont jamais lu rien de tel…de folie pure…

Rien n’était écrit

Un livre en cours

JJ Dorio 2025

FIGURANT ÉPHÉMÈRE

Je vois des mots en m’endormant

Une silhouette parlante les agite sous mes yeux qui se ferment

Cette nuit il me semble distinguer cinéma, cambrioleur de rêves, ours blanc,

Je me dis qu’il faudra m’en souvenir quand je rouvrirai les yeux après un premier somme

Mais au premier éveil tout semble s’être effacé

Qu’importe j’improvise mais cette fois un stylo à la main :

Figurant éphémère, tête d’or, Icare,

De quoi nourrir l’imaginaire d’un souffleur de vers qui en fera un court poème

Un figurant éphémère
Une tête d'or
Icare et son vol de mort